D’hier à aujourd’hui, des recherches sur la langue et le langage pour étudier les inégalités sociales dans l’École

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Bautier Elisabeth, « D’hier à aujourd’hui, des recherches sur la langue et le langage pour étudier les inégalités sociales dans l’École », Octaviana, ID : 10670/1.on4inj


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Intervenante : Élisabeth Bautier (Circeft-Escol, Université Paris 8) Les années 70, période de la démocratisation de l’enseignement secondaire, sont aussi celles de la naissance de la sociolinguistique scolaire (Marcellesi & Gardin 1977), de la sociologie du langage et des inégalités scolaires (Bernstein 1975, Labov 1972-1993, Lawton 1968), voire de la psychologie du langage visant à comprendre les inégalités scolaires (Esperet 1979). Des liens sont alors établis, bien au-delà des approches strictement linguistiques, entre langage, cognition, origine sociale, inégalités scolaires (Bautier 1978). Dès lors, des travaux ont visé à comprendre les obstacles d’apprentissage rencontrés par les élèves de milieux populaires dans leur confrontation avec les activités langagières et la langue dite « scolaire » sollicitées par les pratiques enseignantes. Ces travaux ont donc été le fait de sociolinguistes, du sociologue Lahire (1993, 2008) sur l’écrit scolaire, ceux évidemment en sociologie de l’éducation de l’équipe Escol, ou ceux en sciences du langage de Jean-Paul Bernié, Martine Jaubert, Maryse Rebière de l’université de Bordeaux. Ils confirment tous l’importance de l’existence de différences langagières qui construisent des orientations sociocognitives et des significations différentes (Bernstein 1975). La notion de « pratiques langagières » (Boutet, Simonin & Fiala 1978) s’est révélée particulièrement heuristique pour penser la conflictualité sociale inhérente à ce qui n’est pas réductible à de simples différences d’usages du langage encore moins de la langue (Bautier 1995). Malgré ces différents travaux et l’introduction institutionnelle de la « langue pour apprendre » ou de l’oral comme compétence nécessaire, la langue en tant que structure reste un objet prioritaire des interventions des enseignants, les missions « maîtrise de la langue » pour la formation en ont été et en sont toujours l’indice. Des vulgates, voire des détournements, de la pensée de Bernstein (1975) ont de plus conduit à la conception pérenne d’un handicap socioculturel et à l’exemption de l’école de ses responsabilités dans les difficultés des élèves. Plus encore, les exigences cognitivo-langagières ne cessent de s’élever depuis une vingtaine d’années dans le cadre des pratiques de classe contemporaines constituant autant d’obstacles pour une grande partie des élèves, le plus souvent de milieux populaires. Actuellement, au regard des travaux en sociolinguistique, le constat est plutôt celui d’un faible intérêt de la recherche pour ces approches sociologiques du langage, voire un certain relativisme visant l’évitement des discriminations plus que des inégalités. Il serait pourtant important, d’une part, de penser (à nouveau) les inégalités en termes de pratiques langagières, mais plus encore de pratiques cognitivo-langagières socialement différenciées et qui en cela construisent les inégalités sociales d’apprentissage dans l’école contemporaine. D’autre part, il s’agit, dans une telle perspective, de penser des recherches dans la quotidienneté des classes qui permettent d’identifier que non seulement tous les élèves ne travaillent pas sur le même registre de pratiques (répondre à des questions vs élaborer des raisonnements), mais que les échanges dans les classes, les dispositifs mis en place, ne permettent pas tous la construction de nouvelles dispositions langagières par les élèves (Vinel & Bautier 202

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