Mémoire de la douleur

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2022

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Bernard Laurent, « Mémoire de la douleur », Corps & Psychisme, ID : 10670/1.ood3uv


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La mémoire de la douleur est pour un biologiste liée aux phénomènes de plasticité neuronale, pour le psychanalyste conséquence de la construction affective et des traumatismes de la vie, pour le neuropsychologue séparable entre contenus conscients et préconscients, dicible ou indicible, mais dans tous les cas inscrite dans le corps et le psychisme. Les facteurs modifiant cette mémoire sont nombreux expliquant les distorsions auxquelles sont confrontés les médecins sans cesse confrontés aux récits douloureux des patients. La mémoire est à la fois somatique et émotionnelle et le rappel privilégie la seconde. Les situations de réexpérience douloureuse physique en l’absence de nouvelles stimulations périphériques, prouvent que le système nerveux stocke toute douleur passée. La reconnaissance immédiate d’une douleur déjà éprouvée va dans le même sens. Lorsque langage et mémoire sont immatures chez l’enfant, cette empreinte « psychobiologique » est tenace et délétère jusque dans la vie adulte réalisant une véritable mémoire traumatique. La résurgence de stress de la prime enfance sous forme de douleurs dites « somatomorphes » à l’âge adulte est fréquente et souvent ignorée.

The memory of pain is heterogeneous: for the biologist bound to neural plasticity, for the psychoanalyst depending of the emotional construct and psychic traumas and for the neuropsychologist conscious or preconscious, relatable or not, and always registered together in mind and body. Many factors could modify this pain recall complicating the interpretation of practitioners. Pain memory is at a time somatic and emotional and the recall favor the second. Reappearance of past pain without stimulus, as the possibility to recognize a past pain if they reoccur, demonstrate that nervous system store all the painful experiences in two storages, somatic and emotional, even if the souvenir concerns the emotional context more than the precise somatic pain. Rarely a past pain re-appears without somatic injury as reminiscence: that kind of recall is implicit since the subject is unaware of the phenomenon until he recognized it later by remembering associations in his past. That possibility of reexperiencing pain or suffering may explain some unexplained chronic pain in adults especially those who have been exposed to stress in infancy before the acquisition of language when the pain is encoded in an implicit way.

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