2007
Matthew Pires, « Investigating non-universal popular urban toponyms: Birmingham's "Pigeon Park" », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.oszq0h
Le toponyme populaire "Pigeon Park" (parc des pigeons) est utilisé par une partie de la population de la ville britannique de Birmingham, pour désigner l'espace vert qui entoure la cathédrale anglicane. L'existence de ce nom constitue un reflet sémantique de la fonctionnalité de l'espace: des activités de loisir caractérisant un jardin public ont depuis longtemps remplacé la fonction de lieu de sépulture, et elles continuent de relativiser l'aspect ecclésiastique du lieu. Cette fonctionnalité incertaine est bien établie, l'histoire locale nous montrant que les divers rôles, ainsi que les tensions entre usagers "récréatifs" et "religeux" remontent aussi loin que la cathédrale elle-même (1719). Néologisme relativement récent, le toponyme capte ce glissement fonctionnel, dans son générique park comme dans le métonyme symbolique pigeon, dénouant ainsi le lien entre l'espace et l'église en son centre. Sur le plan synchronique, deux abords du toponyme sont opérés: une enquête-questionnaire et un corpus d'occurrences écrites tirées de forums internet et de sites web. La première permet de sonder l'environnement toponymique; le second ouvre l'accès à des exemples discursifs du nom "Pigeon Park", que l'on analyse en termes d'autonomie référentielle (présence/absence de glose) et, là où c'est possible, du profil social des scripteurs. Le corpus comme l'enquête-questionnaire relèvent l'importance pour ce lieu de la communauté "gothique", et la richesse de ses pratiques sociales; ce sont ces usagers qui s'approprient le plus profondément le toponyme populaire. L'étude propose ainsi une méthodologie plurielle permettant d'aborder le toponyme urbain populaire à notoriété limitée dans une perspective socio-onomastique.