13 novembre 2008
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Daniel David, « Géographie militaire et fortification : cinq siècles d’histoire en Maurienne », Revue historique des armées, ID : 10670/1.otl1zn
L’approche géographique de l’histoire militaire est l’un des points de rencontre de la stratégie et de la tactique. Elle met en évidence des éléments invariants qui ont influencé de tout temps le déroulement des guerres. Leur effet est déterminant quand des particularités topographiques conditionnent les plans d'opérations, conjointement avec le tracé des frontières. La guerre en montagne est exemplaire à cet égard, surtout quand le terrain est valorisé par des organisations permanentes. L’exemple de la Maurienne, considérée comme un théâtre d’opérations linéaire étiré en profondeur, est particulièrement significatif. Cette vallée, à la fois voie de passage transalpine majeure et zone industrielle importante où dominent l’électrométallurgie et l’hydroélectricité, est en elle-même un objectif. Trois générations d'ouvrages fortifiés y sont superposées, dont le plus important ensemble construit selon les théories de Montalembert. Les systèmes Séré de Rivières et Maginot y sont caractéristiques de la fortification de montagne. Le voisinage du Piémont est à l’origine des campagnes qui s'y sont déroulées depuis le XVIIIe siècle. Les opérations de 1940 et de 1944-1945 illustrent bien les conditions de la guerre en montagne et confirment les enseignements de la campagne d’Orient.