20 janvier 2022
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Jean-Loup Kastler, « Les étrangers et la révolution entre Genève et Grenoble : Peut-on faire la révolution sans se sentir étranger ? », HAL-SHS : histoire, ID : 10.4000/lrf.5967
Cet article a pour objectif d’étudier le rôle des étrangers comme « acteurs » et comme « passeurs » dans le cadre des processus révolutionnaires entre Genève et Grenoble à la fin du xviiie siècle. En partant du cas des Natifs, résidents « pérégrins » de la Cité de Calvin, nous montrerons comment l’étranger revêt un rôle déterminant pour comprendre l’imbrication étroite des phénomènes politiques et géopolitiques qui caractérisent toute révolution. Il s’agira enfin d’expliquer comment l’expérience révolutionnaire genevoise a pu servir de matrice au développement des idées révolutionnaires en Dauphiné. Dans cette perspective, nous expliquerons comment l’espion dauphinois de la monarchie française Gaspard Bovier a pu devenir le « colporteur » d’idées démocratiques dans sa propre patrie. Cela nous amènera à formuler l’hypothèse d’un « modèle révolutionnaire montagnard » caractérisé par ce que nous avons appelé un patriotisme urbain néomercantiliste et que l’on pourrait rapprocher d’une sorte de girondinisme social.