2020
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Serge Georges Rosolen et al., « Le chat est-il une victime collatérale de la pollution lumineuse ? », Bulletin de l'Académie Vétérinaire de France, ID : 10.4267/2042/70853
Il y a plus de 75 millions de chats en Europe et leur nombre ne cesse d’augmenter. C’est un animal qui s’accommode très bien d’un espace réduit, qui peut rester seul mais c’est aussi un chasseur qui peut demander à sortir fréquemment de son environnement familier. Avec le chien, c’est l’espèce animale de compagnie la plus médicalisée et dont l’espérance de vie augmente. Il vit étroitement au contact de l’homme, partage son environnement et est soumis aux mêmes impacts environnementaux que ce dernier, notamment la pollution lumineuse ; c’est à dire la réduction de la part d’obscurité en temps et en espace et son remplacement par des lumières artificielles. Une étude récente a montré que 45% des chats sédentaires sont en surpoids, voire obèses. Nous émettons l’hypothèse que, parmi les facteurs favorisant l’obésité, l’allongement de l’éclairage domestique jouerait un rôle important. Chez l’homme, l’obésité est un facteur de risque d’apparition du diabète (type 2) qui est un problème de santé publique. Chez le chat obèse, il en est de même. Exprimant cliniquement la maladie humaine homologue c’est LE modèle animal de diabète de type 2 tant recherché par la communauté scientifique. La pollution lumineuse fait courir un autre risque au chat qui se promène : la probabilité de rencontre avec la faune sauvage (rongeurs, mustélidés, oiseaux, etc.) qui, notamment en cas de confinement, est attirée par l’espace libéré par l’homme. Ce risque est d’autant plus à prendre en considération que le chat est une espèce sensible aux coronaviroses, notamment le Sars-CoV-2 qu’il pourrait contracter au contact de la faune sauvage. Dans un contexte de pandémie, la question de la libre circulation des chats doit se poser et ne devraient sortir librement que les animaux vaccinés et subissant régulièrement des traitements antiparasitaires.