La Conception d’instruments de régulations des risques climatiques dans le nucléaire

Fiche du document

Date

17 janvier 2019

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes




Citer ce document

Olivier Chanton et al., « La Conception d’instruments de régulations des risques climatiques dans le nucléaire », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.ou3a7n


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr

Le séisme de Tohoku et l’accident qu’il a entrainé sur la centrale nucléaire de Fukushima Dai-ichi le 11 mars 2011 ont brutalement rappelé la vulnérabilité de nos sociétés et de nos économies face aux risques climatiques. Certains évènements, comme la tempête Martin de décembre 1999 ou la canicule de l’été 2003, ont mis à l’épreuve des installations nucléaires françaises et ont conduit les acteurs du système de régulation à modifier la prise en compte de ses risques, qui dans certains cas avaient été sous-estimés.Dans le cadre du programme de recherche AGORAS, nous avons pu analyser le fonctionnement et l’évolution du régime de régulation (Hood et al, 2001) français de la sûreté nucléaire à travers l’analyse de différents instruments de régulation liés aux risques climatiques (Mangeon & Pallez, 2017 ; Chanton et al, 2016). Par « instrument de régulation », nous entendons les documents réglementaires ou para-réglementaires (guides de bonnes pratiques, doctrines, etc.), conçus collectivement, qui contribuent à la définition et à la gestion des risques. La conception de ces instruments dévoile les temporalités spécifiques des acteurs qui participent à ce travail et souligne la nature des enjeux qui sont les leurs. Il parait utile de faire apparaître la diversité des temporalités, leurs origines, ainsi que les éventuels conflits de temporalités et leurs effets sur les relations entre contrôleurs, experts et exploitants. Cette communication propose donc d’approfondir ces aspects.Dans un premier temps, nous montrerons comment la construction d’un problème public (Garraud,1990; Gilbert & Henry, 2009; Hassenteufel, 2010) , souvent liée à un évènement déclencheur (incident ou accident), peut, in fine, mener à la conception d’instruments de régulation spécifiques, mais dont les trajectoires, les périmètres et les formes vont différer en fonction des risques pris en charge, mais également en fonction de certaines contingences et d’évolutions plus profondes de la régulation des risques.Dans un second temps nous analyserons comment, dans l’évaluation des risques climatiques, le calcul de la « période de retour » de l’aléa est au coeur de nombreux dissensus et négociations, dans un contexte d’harmonisation européenne des pratiques, mais également d’incertitudes scientifiques liées au changement climatique.Enfin, nous montrerons, à travers l’analyse de ces instruments, que les acteurs du régime de régulation sont constamment aux prises avec des temporalités multiples, liées à des logiques parfois contradictoires : économiques, scientifiques, industrielles et politiques.Pour cette communication, nous traiterons spécifiquement des instruments liés aux risques associés aux inondations et aux températures extrêmes pour les installations nucléaires. Cette analyse se base, en termes de matériau empirique, sur des archives techniques de l’IRSN, d’EDF, de l’Autorité de sûreté Nucléaire et sur des entretiens semi-directifs réalisés avec des spécialistes des risques climatiques et des responsables en charge de ces aspects.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en