Les exils « latino-américains » et les mondes de 1848

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2023

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Edward Blumenthal, « Les exils « latino-américains » et les mondes de 1848 », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.ou4ej7


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L’invention du terme « Amérique latine » est pour partie un produit des exils de 1848. Ses premières occurrences en espagnol se trouvent dans les écrits de deux émigrés politiques à Paris en 1856, le Chilien Francisco Bilbao et le Colombien José María Torres Caicedo. Dans leurs textes on trouve pour la première fois l’idée d’une « race latino-américaine », s’opposant à une « race anglo-américaine ». Cette idée fut élaborée dans le contexte de l’expansion continentale des États-Unis pendant leur guerre avec le Mexique (1846-48) et lors des expéditions privées de William Walker en Amérique centrale dans les années 1850. Elle n’était pas dénuée d’ambiguïté et a donné lieu à des interprétations divergentes et à un long débat historiographique. D’une part, certains ont souligné que l’opposition entre une Amérique « latine » et une autre « saxonne » était déjà apparue sous la plume du Français Michel Chevalier dès les années 1830. Cet usage s’est retrouvé au sein des courants impériaux et catholiques puissants au cœur de la Cour de Napoléon III. La catégorie de latinité, a-t-on montré également, revenait à exclure les populations indigènes et afrodescendantes1. D’autre part, on a associé le concept d’Amérique latine aux aspirations républicaines, à l’abolitionnisme et à la défense des populations indigènes, en particulier chez Bilbao, le terme ayant été forgé au contact des pan-latinistes de gauche, opposés au coup d’État français de décembre 1851.

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