Immigration, post-colonialisme et biopolitique de l’identité au Japon

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2019

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Philippe Pelletier, « Immigration, post-colonialisme et biopolitique de l’identité au Japon », Hérodote, ID : 10670/1.ou5vzu


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L’État japonais conditionne sa politique migratoire à une conception de l’identité japonaise, et cela depuis la fin du xixe siècle. Bien qu’entrant en contradiction avec des besoins économiques et une situation coloniale puis postcoloniale (présence, notamment, d’une minorité coréenne), il avance la peur du mélange et la crainte d’une dissolution nationale pour promouvoir des mesures restrictives, argument en partie endossé par les Japonais. Il doit, a contrario, établir « ce qu’est être japonais » par un cadre juridique définissant la « nationalité japonaise », la « citoyenneté japonaise » et l’« état civil japonais » ( kôseki) qui s’appuie sur une nouvelle conception patriarcale de la famille (le ie). En rendant difficile l’accès à la nationalité japonaise autrement que par la patrilinéarité et en la fondant sur le jus sanguinis, il prône une vision quasi racialiste et genrée de la japonité qui lui permet de mener une biopolitique de l’immigration correspondant à la vision nationaliste du kokutai (« corps-pays »).

Japanese State implements its migration policy under a conception of Japanese identity, from late 19th century onward. Beyond the contradictions toward economic needs and colonial then postcolonial situation (mostly Korean minority), it promotes fear of mixing and national dissolution in order to push restrictive measures, with arguments seducing a lot of Japanese people. On the contrary, it must build “what and who is Japanese” by a legal framework defining “Japanese nationality”, “Japanese citizenship” and “household registers” based on a new patriarchal conception of family ( ie). Making difficult to obtain Japanese nationality otherwise than by patrilineality, granted by jus sanguinis, it offers a quasi-racialist and gendered approach of Japaneseness, allowing a biopolicy of immigration corresponding to the nationalist idea of kokutai (body-country).

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