Étude quantitative de la production de gemmes magiques : quelques observations

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2024

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Laura Sageaux, « Étude quantitative de la production de gemmes magiques : quelques observations », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.ouow2y


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Résumé Fr

Répondant à une volonté de renouveler la réflexion sur les gemmes magiques, cet article propose d’appréhender ce répertoire glyptique spécifique, qui a connu son âge d’or entre les IIe et IVe siècles de notre ère, à l’aune d’une approche à la fois quantitative et statistique. S’appuyant sur un corpus de 2 359 gemmes construit à partir de la Campbell Bonner Magical Gems Database, la réflexion se concentre autour de trois axes, chacun représentant un critère constitutif d’une gemme magique : le matériau ; l’iconographie ; les inscriptions. L’enquête s’attache ainsi à mettre en lumière la place relative qu’occupent ces critères au sein de la production des intailles magiques.Si cet article vient généralement confirmer le caractère récurrent d’un type iconographique ou d’un mot, l’application de la méthode quantitative autorise à relativiser l’importance de certaines séries qui ont souvent retenu l’intérêt des spécialistes de la magie grecque. En outre, l’analyse quantitative des noms magiques et autres voces magicae semble attester la prépondérance des pierres médicinales sur les talismans d’amour dans le répertoire glyptique magique – ce qui n’est pas pour surprendre, maladies, infections et autres pathologies étant omniprésentes dans l’Antiquité. Il ne fait guère de doute que les amulettes visant à soigner ou à préserver des hysterika pathe ont constitué la majeure partie de la production glyptique destinée à remplir une fonction curative. De plus, la quantification des types iconographiques a permis de mettre en exergue plusieurs séries de gemmes fabriquées selon un même pattern, c’est-à-dire reproduisant la même combinaison « matériau/couleur–iconographie–inscription ». Quoique l’existence de ces séries ait déjà été relevée par les spécialistes des gemmes magiques, notre approche quantitative autorise à relativiser la prétendue importance de certains lots.En outre, les résultats quantitatifs obtenus confirment l’existence d’une « production sérielle ». Bien que modestes, les séries de combinaisons identifiées témoignent bel et bien d’une logique de production soumise à des normes « canoniques », et il est plausible que la confection de ces joyaux suivait à la lettre des instructions énoncées dans des livres magiques bien connus des fabricants d’amulettes. Toutefois, cette méthode de production en série d’intailles, répétant le modèle invariant « matériau/couleur–iconographie–inscription », ne concerne qu’un cercle restreint de phylactères ; le répertoire des gemmes magiques regorge d’amulettes qui ne s’inscrivent pas dans cette tendance, mais qui ont, au contraire, été personnalisées à la demande du futur acheteur. À la différence de nos gemmes issues de séries qui respectent un canon préétabli, ces pièces devaient s’acquérir moyennant un prix plus onéreux, du fait de leur plus grande singularité.

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