Les Lettres du front du félibre Louis Bonfils

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2014

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Jean-Pierre Cavaillé, « Les Lettres du front du félibre Louis Bonfils », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.ourr0i


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E parle pas de las reflessiouns granadas, que cremavoun au lum, en prouvençau, en lengadoucian, en niçard : quau poudrà hou escriéure couma se dèu ? (« Et je ne parle pas des réflexions nourries, qui crépitait sous la lampe, en provençal, en languedocien, en niçart : qui pourra l'écrire comme il faudrait » ?) L. Bonfils à P. Azéma, 12 décembre 1915. Lou Pialut miejournau parla pas pus patouès ; mès sap que parla la lenga d'Oc, En exergue de la première page du n°55 du journal de guerre Lou Gal, 1er octobre 1917. Sur la page du blog fort intéressant tenu par Guy Barral, Le bibliophile languedocien 1 , j'ai découvert, il ya deux ans maintenant, un texte occitan encore inédit, qui m'est apparu, à première lecture, à la fois comme un témoignage magnifique sur la Grande et Guerre, dont nous célébrons le centenaire cette année, et une chef d'oeuvre d'écriture ; le type de pièce de littérature dont on parcourt les lignes avec une sorte de frisson sacré. Il s'agit d'un ensemble de lettres de guerre écrites par l'officier Louis Bonfils, de Montpellier, tué sur le front à Mélicocq, le 11 juin 1918, dans sa vingt-sixième année. Ces lettres disent avec une force inouïe la réalité de la guerre, vécue par un jeune félibre, au patriotisme que l'on jugera peut-être aujourd'hui exacerbé mais qui n'est pourtant pas-loin de là-dénué d'autocritique. Leur auteur, surtout, est engagé corps et âme dans une lutte exaspérée pour sauver l'honneur bafoué des soldats méridionaux, accusés de lâcheté et méprisés, entre autres choses pour leur « patois ». En ceci, il apporte une pièce supplémentaire dans ce dossier auquel Jean-Yves Le Naour a récemment consacré un ouvrage très utile. 2 Avec Bonfils, il ne s'agit pas de quelques mots de « patois » graphiés à la diable qui émaillent et égaillent des missives en français, comme Ives Rauzier en a collecté des exemples dans son livre 3 , mais de longues, parfois très longues lettres, toutes entièrement écrites en ce que Bonfils appelle « lenga d'oc », dans une graphie régulière et attentive. Nous avons affaire à un lettré conscient de la dignité littéraire de la langue qu'il utilise et de la conviction qu'elle peut exprimer tout ce qu'il a à coeur de dire aussi bien et même mieux que le français, dès lors que son premier souci est justement de rendre compte de la guerre vécue par les méridionaux occitanophones.

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