Le numérique, un choix de société compatible avec la transition écologique ? Le télétravail comme cas d’étude

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30 avril 2023

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Johann Recordon, « Le numérique, un choix de société compatible avec la transition écologique ? Le télétravail comme cas d’étude », Serveur académique Lausannois, ID : 10670/1.ouujyj


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Ces cinq dernières années, les études et interpellations se sont multipliées sur l’impact environnemental et social du numérique. Face à l’urgence d’un retour au sein des limites planétaires, ce Commentaire propose des pistes afin d’appréhender les enjeux liés à la mobilisation des outils numériques dans les choix de société. La première partie montre que le numérique représentait 2-4% des émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales en 2021, avec un taux de croissance de 6-9% par an, pouvant amener à un doublement de son impact avant 2030. Considérant le besoin de réduire les émissions mondiales de 50% d’ici 2030 et 95% d’ici 2050, afin d’atteindre la neutralité carbone et respecter l’Accord de Paris, l’état actuel et anticipé du numérique au niveau mondial apparaît donc comme n’étant pas soutenable. Au niveau européen, grâce au cas bien documenté de la France, on constate que ce sont les terminaux utilisateurs (ordinateurs, téléphones, TV) qui sont la source de 79% à 87% des émissions (directes et indirectes) de GES et de la production de déchets. Dans une approche de sobriété numérique, c’est donc une réduction drastique de la demande en terminaux neufs qui est requise, ainsi que la limitation de la sur-disponibilité et des incitations à l’achat de nouveaux produits, tels que les objets connectés. La deuxième partie classe les avantages théoriquement offerts par le numérique en matière d’impact selon le modèle Avoid-Shift-Improve (ASI) et montre qu’un questionnement fondamental des besoins perçus et de la demande (Avoid) semble nécessaire au sein d’une société de consommation. Le cas d’étude qui suit montre que le télétravail permettrait une économie de 60-90% des émissions de GES si les trajets pendulaires sont effectués en voiture, mais que les transports publics et actifs demeurent moins impactants lorsque la distance bureau-domicile est inférieure à 30km (trolleybus) ou 100km (train), aller-retour. La troisième partie élargit le périmètre d’analyse du cas d’étude et identifie au moins neuf mécanismes induisant un effet rebond, classés selon quatre types (microéconomique : effet direct et effet indirect, macroéconomique : effet de marché et effet-croissance). S’y ajoutent, sur la base du modèle du Donut, au moins quatre types d’effets indésirables engendrés par le numérique (sur la santé physique et mentale, les conditions de travail, l’équité sociale, la biodiversité). À la lumière de ces éléments, ce Commentaire conclut qu’il apparaît essentiel de procéder à un examen extensif et rigoureux des effets délétères qui pourraient être engendrés par l’utilisation actuelle du numérique et, plus encore, par de futurs choix de déploiement de technologies qui lui sont liées. Les propositions pour une sobriété numérique au niveau sociétal semblent ainsi être l’axe de réflexion le plus fécond pour le futur.

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