15 septembre 2013
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Isabelle Artigues, « L’éducation du lecteur à travers la figure de la métalepse chez Claude Ponti », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.ov32jq
Certains auteurs de littérature de jeunesse reconfigurent, pour de jeunes lecteurs, des thématiques présentes dans le champ de la littérature générale. C’est le cas de Claude Ponti, chez qui les représentations de livres, de lecteurs, de scènes de lecture et d’expériences de lecture sont omniprésentes. Cet aspect de son œuvre a déjà été étudié en partie, mais nous analysons ici plus spécifiquement son utilisation de la métalepse. Dès ses premiers albums, Ponti prend « au pied de la lettre » la figure de la métalepse, avec les personnages d’Adèle et des poussins qui franchissent des frontières entre plusieurs niveaux diégétiques. La nature iconotextuelle de l’album favorise le passage de la métalepse comme figure de discours à une figure de fiction, et des dispositifs sophistiqués invitent le jeune lecteur ou pré-lecteur à interpréter les transgressions métaleptiques comme une métaphore de l’activité de lecture de fiction. L’œuvre de Ponti peut alors se lire comme une initiation à la lecture de fiction car, sans jamais tomber dans le didactisme qui entache parfois la littérature de jeunesse, il rend sensibles et accessibles pour de jeunes lecteurs des processus cognitifs et psychologiques complexes.