Un manque d’imagination : récits en concurrence sur le 11 septembre

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2016

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Mark Fenster et al., « Un manque d’imagination : récits en concurrence sur le 11 septembre », Diogène, ID : 10670/1.owtemt


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Cet article décrit l’émergence des attentats du 11 septembre contre le World Trade Center et le Pentagone comme un objet d’intrigue et d’imagination conspirationniste, proposant un instantané du « mouvement de vérité du 11 septembre » et de ses diverses théories lors de leur éclosion. Les théories concernant ces attentats dominent le présent des conspirationnistes –un présent remarquablement proche du passé du milieu et de la fin du 20° siècle, en dépit de changements significatifs dans la technologie de l’information et du développement continu des théories du complot comme forme influente de politique populaire. Au-delà de la communauté des conspirationnistes autour du 11 septembre, l’article considère le conflit autour de l’étude par la Commission du 11 septembre de la faillite prévisionnelle du gouvernement face aux attentats terroristes. La Commission s’est engagée dans des efforts bien dirigés et astucieux pour répondre aux théories du complot et déraciner l’adhésion populaire qu’elles suscitent, en offrant un récit faisant autorité (plus précisément un ensemble de récits). Pendant ce temps le « mouvement de vérité du 11 septembre » a également fait des efforts bien dirigés et astucieux pour critiquer le récit officiel, répondant avec ses propres efforts pour réinterpréter et re-narrer les attentats, leurs causes et leur signification dans le monde contemporain. Tandis que la Commission du 11 septembre avait critiqué les autorités fédérales et leurs services de renseignement pour leurs échecs d’imagination avant les attentats, le mouvement de vérité critiquait la Commission soit pour son échec d’imagination –elle n’avait pas offert une explication des attentats capable de déchiffrer la « version officielle » -- soit pour sa dissimulation trop inventive des vérités cachées du 11 septembre. En considérant l’affrontement entre les autorités officielles et une communauté active de conspirationnistes, cet essai montre comment le mouvement a tenté de former une communauté politique et érudite, produisant une avalanche de textes offrant des récits en compétition avec ceux proposés par la Commission afin d’atteindre ce Graal des théories du complot : la vérité. L’essai considère également les effets, s’il y en a, des tentatives de l’État pour préempter et répondre aux théories du complot.

This essay describes the emergence of the 9/11 attacks on the World Trade Center and Pentagon as an object of conspiratorial intrigue and imagination, offering a snapshot of the “9/11 truth movement” and its various theories as they began to reach full bloom. Theories about the attacks have come to constitute the dominant conspiratorial present -- a present that looks remarkably like the mid- and late-twentieth century past, despite significant changes in information technology and the continuing institutionalization and ironization of conspiracy theory as an influential form of popular politics. In addition to the 9/11 conspiracy community, the essay considers the battle over the 9/11 Commission’s review of the government’s failure to anticipate the terrorist attacks. The Commission engaged in knowing and savvy efforts to respond to conspiracy theories and to preempt popular belief in them, offering an authoritative narrative (or, more precisely, set of narratives) to explain what occurred. Meanwhile, the 9/11 truth movement made equally knowing and savvy efforts to critique the official account, responding with its own efforts to reinterpret and re-narrate the attacks, their causes, and what they signify about the contemporary world. While the 9/11 Commission may have criticized the federal government and its intelligence services for their failures of imagination prior to the attacks, the truth movement criticized the Commission either for a failure of imagination -- an explanation for the attacks that could see through the “official” account -- or for a quite imaginative cover-up of the hidden truths of 9/11. By considering the clash between official authorities and an active conspiracy community, this essay considers how the movement attempted to form a collective political and scholarly community, producing a blizzard of texts offering narratives that compete with the ones told by the Commission that seek the impossible grail of conspiracy theory: the truth. The essay also considers the effects, if any, of the state’s attempt to preempt and respond to conspiracy theories.

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