2008
Cairn
Simon Harel, « La méchanceté littéraire : les figures malaisées de l'autre en soi », Le Coq-héron, ID : 10670/1.oyenwv
L’écriture de la méchanceté correspond à un paradigme identitaire qui présente un discours inconvenant que nous ne savons pas lire. Par pétition de principe, nous devons être solidaire de l’autre. Ce discours fait valoir que l’empathie et la compréhension ont le beau rôle. Pourtant, les œuvres de Volodine et de Naipaul offrent un regard sans aménité. Détruire, mettre à mal, somme toute être cruel, comme l’entendait Artaud, voilà des actes narratifs qui bouleversent les formes établies de la géographie corporelle, affective, tout autant que territoriale. On comprendra que l’écriture de la méchanceté n’a pas pour objectif de répertorier les formes fixes de l’espace propre que sont les appartenances à la nation, à la famille, à une norme sociale et sexuelle. Ainsi, nous nous intéresserons aux braconnages culturels qui traduisent de manière malaisée une rencontre toujours ponctuelle avec l’autre en soi.