Mettre en mots et en cartons le passé militant. La fabrique des archives des mobilisations tunisiennes en exil comme champ de luttes

Fiche du document

Date

2024

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn



Citer ce document

Mathilde Zederman, « Mettre en mots et en cartons le passé militant. La fabrique des archives des mobilisations tunisiennes en exil comme champ de luttes », Critique internationale, ID : 10670/1.oz2cm0


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

En comparant les modalités de constitution, de conservation et de valorisation des archives d’une association de la gauche tunisienne et d’un mouvement à référent religieux, tous deux exilés en France sous les régimes de Bourguiba et de Ben Ali, je cherche à saisir les logiques sociales et politiques de production des archives de l’activisme en exil, et propose pour cela de réfléchir au lien étroit entre activité militante et activité d’archivage. Retracer le lien entre la constitution d’archives, les sociabilités militantes et les trajectoires des producteurs et productrices de ces fonds permet notamment de montrer que les structures d’opportunités ne sont pas les mêmes pour ces groupes militants. Les pratiques archivistiques sont également conditionnées par des conceptions militantes différentes du rôle de l’archivage, les groupes concernés n’assignant pas tous la même place au travail d’archive dans leur militantisme. Dès lors, la mise en archive des engagements en exil, et ses silences, deviennent un lieu de production et d’expression des rapports de pouvoir.

Under the Bourguiba and Ben Ali regimes, Tunisian leftists and Islamists alike sought exile in France. This article attends to how these distinct and nearly antithetical political groups constituted and preserved their own archives to better understand the very social logics behind the production of archives of exile activism. In doing so, it reflects on the close link between activism and archiving. The article highlights the contrasting structures of archiving opportunities between Islamist and left-wing activist groups, tracing the interconnection between the constitution of archives, activist sociabilities, and the trajectories of the producers of these collections. Archival practices are consequently understood as being conditioned by different activist conceptions of the role of archiving for the groups concerned, who do not all give the same importance to archival work in their militancy. This article thus shows that the archiving of activism in exile is a place where power relations are produced and expressed.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en