La poétique au temps des tribunaux. Retour sur Pinard, lecteur de Madame Bovary

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Si d’après la doxa, il n’y a pas de poétique au xixe siècle, on trouve pourtant des textes où apparaît, entre les lignes, un discours sur le « faire » créateur. Il en est ainsi du célèbre réquisitoire d’Ernest Pinard contre Madame Bovary. Un énième retour sur Pinard servira à dégager les catégories qu’il applique au texte littéraire pour l’interpréter. On s’apercevra ainsi que, si le réquisitoire n’a rien d’un traité théorique, il révèle en revanche une discursivité commune, un prédiscours sur la littérature qui peut sans doute, mais en un sens bien différent de l’époque moderne, porter le nom de « poétique ».

Although common knowledge or doxa holds that there is no poetics in the 19th century, yet one can find texts where can be read, between the lines, an account of the creative “manner”. Thus, with Ernest Pinard’s famous summing up of the prosecution’s case against Madame Bovary. This umpteenth look at Pinard’s address aims to highlight the categories he uses to describe the literary text and shows that, even though his closing speech has nothing in common with a theoretical treatise, it nonetheless reveals a common mode of discourse, a precursor discourse on literature which can no doubt be called, but in a way different from our modern understandings of the term, a “poetics”.