Apport du lidar aéroporté sur l’organisation spatial de l'exokarst de bas-plateau, exemple de la Montagne de Reims

Résumé Fr

Si l’étude de la karstification des bas plateaux calcaires de l’est de la France est tardive, elle met en évidence la prédominance des karsts verts (sous forêt) et des karsts couverts ou de contact litho-stratigraphique en bordure des couvertures géologiques. La connaissance de la répartition spatiale de l’exokarst détecté grâce aux inventaires de terrain est donc difficile en forêts privées. C’est le cas de la Montagne de Reims sur le revers forestier de la cote d’Ile de France, à couverture tertiaire, constituant un espace à forts enjeux patrimoniaux (Parc Naturel régional, Forêt d’exception, Réserves biologiques, inscription UNESCO), mais constitué d’un assemblage complexe de 1/3 de forêts domaniales et communales morcelées au travers des 2/3 restants de forêts privées.L’apport du lidar aéroporté avec une mission réalisée durant l’hiver 2017-2018 pour l’ONF et le PNR Montagne de Reims, permet de restituer un MNT à haute résolution. Mais, la discrimination des morphologies naturelles et anthropiques s’avère indispensable dans ce contexte forestier à lourds héritages historiques (structures archéologiques, polémo-paysages).Le traitement des images lidar combinés à une approche multi critères sous SIG a permis la détection de plus de 750 dépressions karstiques réparties le long d’un liséré discontinu. Sur le front de côte, en amont pendage, il occupe essentiellement des replats structuraux alors que sur le revers, il s’inscrit dans des vallées où les dynamiques d’infiltration (en tête de talweg) et de soutirage (sur les versants) dominent.Si cette répartition spatiale s’explique par le dispositif structural (héritage des conditions paléogéographiques tertiaires), par le degré de grésification des sables du Thanétien, et par la fracturation de détente mécanique, elle souligne également le rôle des dynamiques d’écoulement et de versant (mouvements de terrain) mais aussi du forçage humain (réseaux de drainage anthropique dans la couverture des argiles à meulière). Elle témoigne également d’une karstogenèse récente (holocène) mais complexe car étagée et polyphasée.