Un siècle de coupures de courant dans les grèves des électriciens. De la centralité à la marginalisation (1905-2004)

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La coupure de courant reste aujourd’hui encore le symbole des grèves des électriciens. Pour autant, si ce mode d’action est faiblement pratiqué depuis plusieurs décennies, les mythologies nées au début du XXe siècle continuent de jouer, tant dans l’opinion publique qu’au sein du mouvement syndical. Force est de reconnaître que la coupure de courant a été érigée en symbole politique, puisqu’elle était un pouvoir considérable aux mains des syndicats, devant même jouer un rôle déterminant pour les actions révolutionnaires, dans la lignée des conflits de 1905 à 1907. C’est pourquoi, après 1910, l’utilisation de la coupure de courant n’eut plus qu’un caractère exceptionnel. Sans être bannie, elle n’appartient plus à la culture revendicative des électriciens, qui suivent en cela une opinion publique résolument hostile à cette pratique.

Power cut is still to date the symbol of the electricians’ strikes. For all that, if this mode of action has had very limited use since several decades, mythologies born in the early 20th century continue to play, both in the public opinion as well as within the union movement. We are forced to recognize that power cut has been established as a political symbol since it constituted considerable power in the unions’ hands ; and it could even play a significant role in the revolutionary actions in the tradition of the conflicts existing from 1905 to 1907. That’s why after 1910, power cut will only have an exceptional character. Without being completely excluded, power cut is no more associated with the protest culture of the electricians, and they follow in that a public opinion that is resolutely hostile to this practice.