2016
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.3917/rdm.048.0259
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Philippe Chanial, « Rendre justice à ce qui est. Ou l’émancipation comme parturition », HAL-SHS : sociologie, ID : 10.3917/rdm.048.0259
Et si le travail critique consistait moins à « rendre la réalité inacceptable » qu’à « rendre justice à ce qui est » ? Dans cette perspective, paradoxale, la question de l’émancipation viserait alors moins à définir de quoi nous devons nous émanciper mais, d’abord, ce que nous visons à émanciper. Bref, qu’est-ce qui, dans ce que nous sommes, dans ce que nous faisons déjà, mérite d’être valorisé et libéré de ses entraves afin qu’il lui soit donné libre cours ? Pourrait alors se dessiner, à la suite de Marcel Mauss et de John Dewey, les voies d’un socialisme pragmatiste qui ne serait autre qu’un idéalisme pratique, selon lequel l’idéal d’émancipation ne peut se réaliser qu’en tant qu’il est l’idéalisation pratique du réel qui s’anticipe en lui.