Le concept de qualité de vie, résultats d’enquêtes effectuées auprès de 13 000 sujets

Résumé Fr En

Un questionnaire (Profil de la Qualité de Vie Subjective, ou « PQVS ») a été mis au point à la fin des années 80 dans notre équipe. Il a été validé et testé sur plus de 13000 sujets, recrutés en dehors de tout contexte médical, ou présentant des pathologies somatiques ou psychiatriques. Sur le plan conceptuel le questionnaire prend en compte le vécu du sujet indépendamment de son contexte objectif de vie. Il distingue la qualité de vie de la santé, et insiste sur son caractère plurifactoriel.Le questionnaire comporte 28 items « incontournables» couvrant 4 domaines : relationnel, somatique, contextuel et psychoaffectif, et une liste d’items facultatifs. A chaque item sont appliqués 2 types de questions relatifs au vécu concernant cet item, et à l’attente qu’il suscite.Les résultats ont eu l’intérêt :De préciser les demandes et les plaintes de sujets porteurs de maladies diverses, et de les comparer avec celles de sujets en bonne santé.De mettre en évidence l’ impact de divers facteurs sur la qualité de vie.De suivre l’évolution des patients lors de prises en charge thérapeutiques longues ou difficiles.De pouvoir comparer (lorsque le questionnaire est rempli par différents intervenants) les dires du patient avec celui de son entourage familial, ou soignant.La prise en compte des attentes des patients a fourni les résultats les plus percutants ; ces attentes sont toujours plus élevées en psychiatrie (et en particulier chez les sujets présentant des conduites addictives) ; elles sont de pronostic défavorable. Lorsque les sujets s’améliorent cliniquement, leurs attentes diminuent.Dans des cohortes où ces attentes ont un niveau « normal », elles s’avèrent néanmoins plus élevées dans les situations de vulnérabilité (médicale ou sociale).Il apparaît ainsi à l’heure actuelle que l’évaluation de la qualité de vie des patients apporte un éclairage enrichissant à l’appréciation médicale classique. Échappant à tout critère de « désirabilité » sociale les réponses relatives aux attentes nous paraissent fournir le meilleur reflet de la qualité de vie des sujets.

A questionnaire (Subjective Quality of Life Profile, or SQLP) was finalized at the end of the eighties by our team. It was endorsed and tested on more than 13,000 subjects recruited outside of any medical context, or suffering from any somatic or psychological pathologies. On a conceptual framework, the questionnaire takes into account the subject’s history independent from the context of his/her personal objectives. It differentiates quality of life from health, and stresses its multi-factorial aspect.The questionnaire is made up of 28 «inevitable» items covering four domains: relational, somatic, contextual and psycho-affective, as well as a list of optional items. Two types of questions pertaining to history are applied to each item, as well as to the anticipated expectations.The results are of interest in the following domains:To specify the demands and complaints of subjects afflicted with various illnesses, and comparing them with healthy subjects.To demonstrate the impact of various factors on the quality of life.To observe patients’ development following long-term or difficult therapy.To be able to compare (once the questionnaires are filled out by different contributors), the patient’s responses to those of his family or caregiver.To take into account the patients’ illness in order to provide the most pertinent results. These illnesses are always higher in psychiatry (and in particular those suffering from addictions): and are an unfavorable prognoses. Once the patient improves clinically, their illness decreases.Regarding associates whose illnesses are at a «normal» level, the illness does not prove to be more serious than in exposed situations (either medical or social).At the moment it seems that the evaluation of a patient’s quality of life brings an enriching, clarification to the appreciation of traditional medicine. Avoiding a social «desirability» criteria, we believe the responses relative to the illnesses will provide the best indication of the subjects’ quality of life.