Ponctuation et connecteurs en français classique : de la pause périodique à lastructure phrastique

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28 mars 2019

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Mathieu Goux, « Ponctuation et connecteurs en français classique : de la pause périodique à lastructure phrastique », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.p1z2q1


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Dans le « modèle mental » de l’énoncé que décrivent Adam & Fayol (1989:3), les anaphores sontsouvent opposées aux systèmes des connecteurs-organisateurs d’une part, de la ponctuation del’autre (ibid.) ; pourtant, ces oppositions peuvent être volontiers dépassées, surtout que lesconnecteurs, selon Berrendonner & Reichler-Béguelin (1989:123-124), ont des comportementsanalogues à ceux des anaphoriques. En ce sens, il est pertinent d’étudier plus précisément cetteanalogie, notamment en diachronie dans le cadre de l’évolution de la période à la phrase au long duXVIIe siècle (Goux, 2017 & à paraître).Notre communication propose ainsi d’étudier des phénomènes relevant de la connexité, parl’intermédiaire des connecteurs textuels. Si ces éléments ne développent pas directement les chaînesde référence, leur rôle est cependant essentiel à la conduite du texte. Notamment, les connecteursde type adverbial (tels néanmoins, puis, ensuite…) et certains groupes prépositionnels (tels d’unepart, d’autre part…), participaient pleinement à la délimitation des membres de la période selon lesgrammairiens du temps, qui les réunissaient sous le terme générique de « conjonction » (1 et 2). Àl’instar des conjonctions de coordination et de subordination à proprement parler, que nousn’aborderons pas dans notre communication, les connecteurs organisent le continuum textuel selondes paramètres sémantiques ou rhétoriques en opposant ou associant divers éléments entre eux.(1) Les conjonctions ſervent à lier les mots auec les mots, ou les phraſes avec les phraſes.De plus à paſſer d’vne periode à l’autre […] Les vnes s’appellent Copulatives : comme,Et, außi &c. Les autres Disjonctives : comme, Ny, Ou, Soit que &c. Les autresAdſersatives, qui marquent quelque difference ou contrarieté : comme ; Mais,Toutefois, Neantmoins […] (Chiflet, 1659:122-123)(2) La Conjonction eſt une Partie d’Oraiſon indéclinable, qui sert à la liaiſon des membresdu Diſcours. […] Tant & que ne sont Conjonctions copulatives qu’eſtant employezrelativement, comme dans cet exemple. Tant de part que d’autre, qui ne ſignifie autrechoſe que de part & d’autre. (Régnier-Desmarais, 1706: 650-652).Nous proposons d’étudier ces connecteurs en relation non seulement avec des structuressyntaxiques, mais également avec la ponctuation. Plus particulièrement, notre communicationmettra en évidence : (i) la relation entre les types de connecteurs et leur position dans les unités ou propositionnelle, pour leurs emplois ; (ii) la concomitance entre ces mots de liaisons et la typo-dispositiondes textes, notamment la ponctuation employée en amont et en aval des connecteurs.Nous analyserons ce faisant une sélection d’une dizaine de connecteurs très usuels (tels aussi,néanmoins, toutefois, d’une/d’autre part, d’un côté/de l’autre…) par l’intermédiaire d’une étude surcorpus, composé d’occurrences issues de la base Frantext. Nous nous concentrerons sur la période1580-1720, et nous ne sélectionnerons que des éditions du temps afin de nous assurer que laponctuation employée n’a pas été rectifiée selon les normes typographiques établies à l’époquemoderne (Catach, 1994). Nous opposerons ces résultats à ceux obtenus dans un corpus de pressecontemporaine (précisément de l’Est Républicain, mis à disposition par le CNRTL), afin d’identifierdes évolutions de pratique d’écriture et de segmentation des unités textuelles dans le temps. Nouspostulons notamment, en reprenant les hypothèses de Combettes (2012), que ces termes de liaisonont joué un rôle dans l’évolution de la période à la phrase en aménageant la tension entre lacontinuité textuelle et l’ampleur moindre de la structure phrastique, au regard de l’unité périodique.Nous n’étudierons cependant pas en tant que tels des phénomènes de grammaticalisation ou depragmaticalisation (comme le fait Combettes, 1994), préférant nous intéresser davantage auxproblématiques liées à l’organisation du texte qu’au sens des connecteurs à proprement parler, etaux changements que nous pouvons observer au long du XVIIe siècle.Consulter la bibliographie dans le livret des résumés sur : https://diachroix.wordpress.com/programme-et-resumes/. (p. 32-33)

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