Deux modèles de critique psychanalytique italienne

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27 octobre 2023

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Giuseppe Sangirardi, « Deux modèles de critique psychanalytique italienne », Presses universitaires de Caen, ID : 10670/1.p2736s


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En 1992 Giuseppe Petronio, critique de la vieille école marxiste, publie un pamphlet anti-psychanalytique intitulé Il sesso ossessivo. Psicanalisi e critica letteraria. Dans cet ouvrage, il montre du doigt les aberrations auxquelles mènerait l’usage, dans la critique littéraire, de ce qu’il croit être le noyau épistémologique de la psychanalyse : voir du sexe partout. Ce texte, dont on ne peut pas dire qu’il brille par sa finesse, a cependant le mérite de faire apparaître au grand jour la méfiance tenace dont les critiques littéraires italiens entourent la pensée psychanalytique. La situation n’a guère évolué, semble-t-il, depuis le bilan établi dans les années 1970 par Michel David ; quelques critiques ont pourtant vaillamment œuvré, pendant ces dernières décennies, pour montrer, par la fécondité de leurs recherches, l’importance de la psychanalyse en tant qu’instrument de l’herméneutique littéraire. Francesco Orlando, titulaire de l’une des tentatives les plus soigneusement conçues d’édifier un modèle théorique de critique psychanalytique, a tout fait pour découper dans l’épistémologie freudienne un profil compatible avec les deux courants dominants de la critique italienne des années 1960-1980, le marxisme et le structuralisme. À l’opposé, Elio Gioanola, auteur d’une série de monographies consacrées à quelques auteurs classiques de la littérature italienne moderne (Leopardi, Pascoli, Svevo, Pirandello, Pavese, Gadda), a mis un acharnement singulier à défendre une méthode que beaucoup de critiques jugeaient dépassée, celle de la psychobiographie, nouant sans cesse les liens entre l’œuvre littéraire – vue comme un tissu de symptômes – et la vie de l’auteur. Les méthodes d’Orlando et de Gioanola, si différentes entre elles, et pourtant toutes deux représentatives de la manière dont la critique psychanalytique italienne a su fourbir ses armes pour s’imposer dans un milieu hostile, nous invitent à réfléchir sur les difficultés et les perspectives actuelles de la critique psychanalytique, non seulement en Italie.

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