2021
Cairn
Lucas Spindler et al., « Maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) et traitement de la maladie hémorroïdaire : une liaison dangereuse ? », Hépato-Gastro & Oncologie Digestive, ID : 10670/1.p2hey4
La maladie hémorroïdaire est fréquente et représente le premier motif de consultation en proctologie. Pour autant, on dispose de peu de données concernant la maladie hémorroïdaire chez les patients atteints de maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI). L’incidence varie selon les études entre 2 % et 21 % et est probablement sous-estimée. L’interrogatoire et l’examen clinique ont pour objectifs de : chercher des signes d’activité de la MICI, distinguer les symptômes de maladie hémorroïdaire de ceux de la MICI et évaluer la sévérité et le retentissement de la maladie hémorroïdaire. Le traitement de la maladie hémorroïdaire chez les patients atteints de MICI ne doit s’envisager que lorsque la maladie est parfaitement contrôlée. Le traitement médical est généralement proposé en première intention. Il n’est pas spécifique aux patients atteints de MICI. En cas d’échec, un traitement instrumental peut être proposé. La ligature élastique est la technique instrumentale la plus étudiée et apparaît relativement sûre. L’hémorroïdectomie a longtemps été contre-indiquée chez les patients atteints de MICI du fait du risque de complications sévères (fistules, sténose, retard de cicatrisation, etc.) pouvant conduire à la proctectomie. Cependant, ces résultats sont issus d’études anciennes, bien avant l’ère des anti-TNF. Dans les études les plus récentes, le taux de complication était inférieur à 10 % et aucun patient n’a nécessité de protectomie ni de stomie de dérivation. Il faut toutefois noter que la sélection préopératoire des patients était essentielle. Plus récemment et en raison de leurs suites post-opératoires moins contraignantes que l’hémorroïdectomie, le choix chez ces patients se porte plus facilement sur les nouvelles techniques chirurgicales hémorroïdaires mini-invasives, mais les données scientifiques pour conforter ce choix sont encore limitées.