4 février 2021
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Gilles Holder, « Entre impensés et amnésies : l’impossibilité de faire l’État malien, par la force des choses », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.p2qcms
A l’aune de la transition politique en cours, consécutive au 4e coups d’État militaire en 60 ans, il s'agit de revenir sur les formes contemporaines de l’État malien depuis l’indépendance – parti-État, parti unique et multipartisme – pour mettre en perspective la dimension impensée de celui-ci. En l’occurrence ce qui le constitue intrinsèquement et permet de le nommer : fanga, litt. « la force », qui renvoie à un type d’État inventé au milieu du XVIIIe siècle et centré sur la localité actuelle de Ségou. Partant, on identifiera les imaginaires politiques et les liens à la fois historiques, symboliques et idéologiques entre l’État malien contemporain et celui de Ségou au XVIIIe siècle, entre ce qu’on appelle en bamanankan, le Mali fanga et le Segu fanga, autant des liens impensés – la continuité historique du modèle ségovien – et qui suscitent des amnésies –, et enfin l’oubli du caractère aristocratique et prédateur de ce pouvoir étatique.