Witnessing and convincing : the truth apparatus in the Attic orators (5th-4th centuries BC) Témoigner et convaincre : le dispositif de vérité dans les discours judiciaires de l'Athènes classique En Fr

Fiche du document

Date

1 juillet 2017

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes

Licence

info:eu-repo/semantics/OpenAccess




Citer ce document

Nicolas Siron, « Témoigner et convaincre : le dispositif de vérité dans les discours judiciaires de l'Athènes classique », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.p30f06


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr

How did the Athenians trust or doubt the words of someone who came up to the tribune during a trial? The speakers used a whole range of evidence to make their speech credible for the judges. All these techniques and the witnesses were a very important part of this process can be qualify as the truth apparatus in the orators’ speeches, i.e. the texts from the ten authors chosen as the canon of the Attic orators of the 5th and 4th centuries B.C.: Antiphon, Andocides, Lysias, Isocrates, Isaeus, Demosthenes, Aeschines, Hyperides, Lycurgus, and Dinarchus. Even if no proof theory has been found out, the witnesses were crucial in the courtroom, as we can see from the many times a litigant called a witness to testify. The relation between testimony and written documents also shows the convincing value of the witness statement. Therefore, to what extent could a testimony be considered as truthful? The witnesses were usually trusted because their responsibility was at stake: they could incur a divine punishment, if they swore an oath, or a humane penalty, if they were put on trial for false witnessing. Besides, the witnesses must have a direct knowledge of the events. Yet, there was a paradox in this requirement: they were the first part of the demarcation between the facts and the public of the trial. Thus, the litigants often reminded the judges about some elements already known in order to make them witnesses. Litigants also tried to erase their own role in the demonstration, by presenting their words as simple and by minimising their oratory skills.

Comment croire ou mettre en doute les propos des individus qui montent à la tribune lors d’un procès de l’Athènes classique ? Les orateurs qui prennent la parole lors d’une affaire mobilisent tout un éventail de preuves pour construire leur discours comme crédible aux yeux des juges. Ces procédures constituent le dispositif de vérité, au milieu duquel les témoins se situent en bonne place dans les discours judiciaires, c’est-à-dire les textes des dix auteurs sélectionnés comme le canon des orateurs attiques des Ve et IVe siècles avant Jésus-Christ (Antiphon, Andocide, Lysias, Isocrate, Isée, Démosthène, Eschine, Hypéride, Lycurgue et Dinarque). Si aucune théorie de la preuve ne se fait jour dans ces corpus, la figure du témoin judiciaire apparaît comme centrale, comme l’illustrent les très nombreuses convocations testimoniales. Le rapport entre témoignage et documents écrits montre également la valeur probante des dépositions. Qu’est-ce qui, alors, permet aux paroles d’un témoin d’être présentées comme véridiques ? Les déposants peuvent être crus car ils engagent leur responsabilité, du fait d’une possible punition divine, s’ils prêtent serment, ou humaine, si l’adversaire lance un procès pour faux témoignage. En outre, les témoins doivent avoir une connaissance directe des événements en question. Mais cette exigence est paradoxale : ils sont le premier intermédiaire entre l’auditoire et les faits. Les plaignants rappellent donc fréquemment aux juges des points déjà connus, afin d’en faire leur propres témoins. Ils cherchent aussi à effacer leur propre rôle dans l’argumentation, en désignant leurs propos comme simples et en minimisant leur expérience oratoire.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en