1992
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Pierre Grimal, « La langue latine, langue de la philosophie », Publications de l'École Française de Rome, ID : 10670/1.p33mer
Les études qui précèdent montrent les différentes solutions apportées au problème posé au début de ces entretiens. Nous avons vu la réflexion philosophique s'éloigner progressivement de ses formulations grecques, qui sont un point de départ, certes, mais qui ne peuvent s'intégrer dans la pensée commune et, par conséquent, la vivifier. Or, le changement de registre sémantique modifie profondément cette réflexion. Cette évolution est ici rendue sensible depuis les origines, le temps d'Appius Claudius l'Aveugle, jusqu'à Macrobe, Augustin, qui trouvent, pour exprimer les notions chrétiennes, les termes nécessaires dans ce langage philosophique latin. Parmi les facteurs qui ont permis cette création, l'influence du droit, puis le goût des sentences, de l'éducation morale, le besoin d'éviter tout ce qui dans le langage peut être tromperie, et, ici, le théâtre joua un grand rôle, ainsi que l'éloquence. Les penseurs romains refusaient de s'enfermer dans des écoles, closes. Ce besoin de communication est l'un des facteurs essentiels de cette évolution.