‘Une maladie sociale avec des aspects médicaux’ : la difficile reconnaissance de la silicose comme maladie professionnelle dans la France du premier XXe siècle

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Jean-Claude Devinck et al., « ‘Une maladie sociale avec des aspects médicaux’ : la difficile reconnaissance de la silicose comme maladie professionnelle dans la France du premier XXe siècle », HAL-SHS : histoire, ID : 10.3917/rhmc.561.0099


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Résumé En Fr

France recognised silicosis as an occupational disease only in 1945, quite late in comparison with most industrialised countries. The Liberation government, which included the Communist Party, presented this reform as a major conquest for the working class. But actually, most of the recognition process got underway in the 1930s and then under the Vichy Regime. During all that period, the main University professors who worked for the coal mining industry – Jules Leclercq, Albert Policard,Édouard Rist and Serge Doubrow – negated the very existence of the disease, or reduced it to a side-effect of tuberculosis. Even during the “Popular front” after 1936, the French State, which was under the pressure of the powerful coal mining lobby, was reluctant to intervene strongly. Communist and, to some extent, catholic unions, assisted by a handful of occupational doctors, hygienists or radiologists, progressively managed to put the collieries on the defensive, thanks to the support of the ILO: in France as in most countries, transnational dynamics played a major role in the recognition of silicosis. But as an outcome of this tough negociation process, the 1945 recognition was limited and conditional. It allowed collieries to set up efficient strategies to cut down the compensation costs of silicosis and charge it partially to social insurances.

C’est seulement à la Libération que la France reconnaît officiellement la silicose comme maladie professionnelle.Présentée comme une épopée,cette reconnaissance tardive résulte en réalité d’un compromis âprement négocié durant l’entre-deux-guerres et sous Vichy.Au grand dam de la CGT et des syndicats chrétiens, les experts patronaux – grands mandarins médicaux comme Jules Leclercq,Albert Policard,Édouard Rist et Serge Doubrow – nient devant la Commission d’Hygiène Industrielle,l’Académie de médecine ou les sociétés savantes l’existence-même de la maladie,ou la réduisent à un effet secondaire de la tuberculose:les enjeux financiers sont énormes,la nosologie et l’étiologie de la maladie complexes. Devant un État timide et divisé,même sous le Front Populaire, seules la pression du Bureau International du Travail et la «croisade» de quelques hygiénistes,médecins ou radiologues soutenus par Etienne Martin, Léon Bernard ou Maurice Duvoir, placent les houillères sur la défensive puis les contraignent à une reconnaissance minimale.Ses modalités finales, fort ambiguës,auront des conséquences durables,en fondant d’efficaces stratégies de minimisation de la réparation financière de la part des charbonnages,aux dépens des assurances sociales.

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