Organiser le mercenariat par le marché ? : Du droit international à la norme managériale sur le marché de la sécurité privée

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2020

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Cyril Magnon-pujo, « Organiser le mercenariat par le marché ? : Du droit international à la norme managériale sur le marché de la sécurité privée », Actes de la recherche en sciences sociales, ID : 10670/1.p3wxfb


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Traditionnellement pensé comme étant du ressort des États et du droit, le contrôle de la violence privée s’avère depuis 2010 prendre les formes d’un mécanisme de soft law dans la mesure où les compagnies de sécurité privée s’adaptent aujourd’hui à une certification commerciale plutôt qu’à une convention internationale de caractère obligatoire. Là où d’autres options de régulation étaient avancées, c’est en effet le principe d’une standardisation technique qui a prévalu. Au moyen d’une sociologie des normes et des relations internationales, l’article montre que c’est dans la lutte entre champs nationaux mais aussi entre secteurs sociaux que ce mécanisme s’impose. C’est en s’intéressant plus particulièrement aux agents impliqués, à leur partage d’un certain habitus juridique et à leur possession d’un capital culturel et social important, que l’on peut comprendre comment un consensus se forge entre experts du secteur privé et public, représentants des États, des compagnies de sécurité privée et des ONG. Dans la configuration de cet espace trans-sectoriel des experts du droit, émerge une politique de régulation commerciale des compagnies de sécurité privée entre concurrences et alliances qui ne sauraient se réduire à une simple lutte entre puissances étatiques.

Control over private violence is traditionally conceived as falling under the remit of the state and law. Yet, since the 2010s, the regulation of private violence is characterized by a soft law mechanism which enables private security companies to adhere to a business certification rather than a legally binding international treaty. While other regulating options were considered, it is indeed the principle of a technical standardization that prevailed. Based on a sociological approach to norms and international relations, this article underscores that this resulted from struggles between national fields as well as social sectors. It channels attention towards the experts involved in the process : their common juridical habitus and strong cultural and social capital help explain the emergence of a consensus among private and public sectors experts, representing states, private security companies and NGOs. This transnational space structured around competing and allied legal experts accounts for the prominence taken by the option of a market regulation of private security companies – an outcome which cannot be explained solely by a focus on power struggles between states.

Obwohl die Kontrolle privater Gewaltausübung gemeinhin dem Staat und dem Recht untergeordnet ist, hat sie seit den 2010er Jahren Mechanismen des soft law angenommen, so dass sich private Sicherheitsunternehmen heute eher an eine kommerzielle Zertifizierung anpassen als an internationale obligatorische Konventionen. Wann immer andere Regulierungsoptionen vorgeschlagen wurden, setzte sich in der Regel lediglich eine technische Standardisierung durch. Mit einem der Soziologie der Normen und der internationalen Beziehungen verpflichteten Ansatz zeigt dieser Aufsatz auf, wie sich dieser Mechanismus über den Kampf zwischen nationalen Feldern aber auch zwischen sozialen Sektoren durchsetzt. Wenn man das Augenmerk auf die betroffenen Angestellten richtet – insbesondere ihren juridischen Habitus und ihr bedeutendes kulturelles und soziales Kapital – wird verständlich, wie der Konsens zwischen Experten des privaten und öffentlichen Sektors, Vertretern des Staates, der privaten Sicherheitsunternehmen und NGOs hergestellt wird. Die Konfiguration des trans-sektoriellen Raums von Rechtsexperten bringt eine Politik der wirtschaftlichen Regulierung der privaten Sicherheitsunternehmen hervor, die von Konkurrenz und Allianzen geprägt ist, die sich nicht auf die simple Auseinandersetzung zwischen Staatsgewalten reduzieren lässt.

El control de la violencia privada, tradicionalmente pensado como responsabilidad de los estados y de la ley, parece tomar, a partir del 2010, la forma de un mecanismo de soft law en la medida en que las compañías de seguridad privada se adaptan a una certificación comercial en lugar de a una convención internacional de carácter obligatorio. En este marco, allí donde se presentaron otras opciones regulatorias prevaleció el principio de estandarización técnica. Este trabajo, que moviliza la sociología de las normas y de las relaciones internacionales, muestra que dicho mecanismo se impone en una lucha entre campos nacionales, así como entre sectores sociales. Gracias a la observación de diversos agentes involucrados, y al tomar en consideración tanto el habitus jurídico que comparten como su importante capital cultural y social, podemos entender cómo se forja un consenso entre expertos del sector privado y del público, entre representantes de estados, empresas privadas de seguridad y ONGs. En la configuración de este espacio trans-sectorial de expertos del derecho, surge una política de regulación comercial de las empresas de seguridad privada situada entre competencias y alianzas que no pueden ser reducidas a una mera lucha entre potencias estatales.

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