Formes fixes et mouvantes des poèmes de Gérard Titus-Carmel : à l'ombre du sonnet

Fiche du document

Date

2019

Discipline
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes

Licence

info:eu-repo/semantics/OpenAccess


Sujets proches Fr

Forme

Citer ce document

Sandrine Bédouret-Larraburu, « Formes fixes et mouvantes des poèmes de Gérard Titus-Carmel : à l'ombre du sonnet », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.p68cyw


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr

Formes fixes et formes mouvantes chez Titus-Carmel : à l'ombre du sonnet ([…] Seule la lumière qui persiste t'arrête à ses bords ; elle manoeuvre ton rêve de présence de ce côté-ci des apparences, elle te force à la forme pour prétendre encore traverser les mots et les mordre dans ta langue.) i Lumière, présence, forme sont les trois mots-clés qui nous paraissent essentiels dans cette citation : présence dans l'expérience que ce soit face à la pierre (Albâtre), la végétation (Manière de sombre), la mer (& Lointains)… Cette présence n'est pas narrative, elle ne cherche pas à s'inscrire dans des événements : elle cherche prise sur l'instant et sur la lumière, à laquelle le peintre et le poète intrinsèquement sont sensibles ; elle constitue un indice de l'instant, une trace qu'il faut mettre en mots. Pour construire cette présence, il faut lui trouver une forme, une forme linguistique, parfois une forme contrainte, étrangement, dans une écriture qui se veut à la fois libre et exploratrice. L'expérience poétique se construit alors dans une dialectique féconde : lumière / ombre, présence / absence, mouvement / fixité, forme fixe / forme libérée. Comment cette dialectique conduit-elle aux formes poétiques ? Nous partirons de deux expériences qui nous apparaissent représentatives : celle de la table sacrificielle d'Albâtre et celle du puits de Travaux de fouille et d'oubli ii , pour réfléchir ensuite à la dialectique construite autour de couples récurrents silence / parole, mouvement / fixe, vie / mort, et voir enfin comment elle se résout formellement. Deux expériences concrètes : la pierre blanche, le puits sombre Le choix d'un mot-titre comme celui d' « albâtre » parait évocateur de la poétique de Titus-Carmel ; la rondeur du signifiant est portée par ces deux [albɑtr], les deux voyelles les plus ouvertes du triangle vocalique français, la seconde prolongeant la première, chacune suivie de deux consonnes d'appui. « Albâtre » sonne comme une invitation. Au niveau sémantique, l'albâtre est une « espèce de marbre tendre et fort blanc », indique Littré, et par extension « une blancheur éclatante ». Le poème Albâtre rend compte de l'expérience à la fois mystique-ou plutôt d'une absence de mysticisme-, et concrète de la confrontation avec la grande table d'embaumement de Memphis en Egypte, table taillée « dans un bloc d'albâtre de près de cinquante tonnes, sur qui on momifiait les taureaux sacrés Apis » iii. Le sujet poétique apparait alors mis à l'épreuve de cette blancheur captivante : « aussi sa lumière captive monte vers le jour aveugle et beuglant qu'elle heurte-tranchée, et parfaite, pour dire minimale dans sa nécessité, on soupçonne sa matière d'être poreuse, puisque la lumière qui l'irradie semble suinter depuis une source inscrutable en son ventre-contenue en son centre, elle nous parvient et nous éclaire encore, nous qui […] » (A, p. 10)

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en