Adaptation au climat, patrimoine urbain et contexte décolonial à Saint-Louis du Sénégal

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2023

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Armelle Varcin, « Adaptation au climat, patrimoine urbain et contexte décolonial à Saint-Louis du Sénégal », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.p7swwp


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Résumé En Fr

What if climatic adaptation, as a process developed over a long period of time, became a recognized heritage value, a reason for heritage recognition, or a new criterion for UNESCO certification, without forgetting the different historical strata? Colonial cities with heritage status are ambiguous: their architecture is indistinguishable from the colonial past that produced it. How can one be enhanced without the other? if this ambiguity remains, how can people build one's own identity? Considering the processes of adaptation to environmental conditions more than the objects, the systemic qualities more than the compositions, would make it possible to dissociate the historical facts from the values to be put forward. All inhabitants, in their diversity, could claim it. The case study is Saint-Louis in Senegal, well known for its colonial past and its fragility because of natural risks and global warming effects. Identifying the adaptive qualities of the old city, and presenting them as contemporary models would make its inhabitants proud. It would make possible to continue to denounce colonial domination while giving meaning to old buildings preservation. Considering the climatic and adaptive qualities and setting them up as heritage and as standard for the construction of new districts would make it possible to shift the narrative, which until now has been focused on the past, towards the enhancement of values that belong, with no doubt, to the common good of humanity.

Et si l’adaptation climatique, en tant que processus élaboré sur une longue durée, devenait une valeur patrimoniale reconnue, un motif de patrimonialisation, un nouveau critère de labellisation Unesco sans pour autant oublier les différentes strates historiques ? Les villes coloniales patrimonialisées portent une ambiguïté : leur architecture est indissociable du passé colonial qui l’a produite. Comment valoriser l’une sans l’autre ? Comment se construire une identité propre si cette ambiguïté demeure ? Considérer les processus adaptatifs aux conditions environnementales et les qualités systémiques plus que les objets permettraient de dissocier les faits historiques de qualités adaptatives aux risques naturels et anthropiques. Cette question est posée à propos à Saint-Louis du Sénégal, ville connue pour son passé colonial et sa fragilité au regard des risques naturels et des effets du réchauffement climatique. Identifier les qualités adaptatives de la ville historique comme modèle contemporain ferait la fierté de ses habitants et sans occulter les dénonciations de la domination coloniale donnerait du sens à la préservation des bâtiments anciens. La patrimonialisation de la ville serait constructive pour penser le futur sans nier le passé ni l’histoire. Ainsi considérer les qualités climatiques, adaptatives et les ériger en patrimoine et modèles pour la construction de nouveaux quartiers permettrait de déplacer le récit jusqu’alors centré sur le passé vers la valorisation de valeurs qui relèvent sans aucun doute du bien commun de l’humanité.

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