The Library of Antoine Perrenot de Granvelle

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2015

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Thomas Kimball Brooker, « The Library of Antoine Perrenot de Granvelle », Bulletin du bibliophile, ID : 10670/1.pa3oth


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Antoine Perrenot de Granvelle (1517-1586) fut l’une des figures diplomatiques les plus puissantes de son époque, ainsi que l’un des plus grands collectionneurs de livres et d’œuvres d’art. Fils de Nicolas Perrenot de Granvelle, un des deux principaux ministres des Affaires étrangères de Charles Quint, Antoine Perrenot fut destiné dès son jeune âge à une carrière diplomatique tout en occupant une position ecclésiastique très lucrative. En 1540, âgé de vingt-trois ans, il fut admis à la prêtrise et fait évêque d’Arras par le pape Paul III sur recommandation de l’empereur. Il s’agissait de l’un des postes ecclésiastiques les plus rémunérateurs des Pays-Bas espagnols. À la même date, il avait accumulé de nombreuses prébendes aux Pays-Bas et en Franche-Comté, et il continua ensuite de cumuler de nombreux bénéfices ecclésiastiques. Granvelle utilisa ses revenus très confortables pour satisfaire son goût du luxe, dont la création de l’une des plus grandes bibliothèques privées de son temps. En tant qu’évêque d’Arras, Granvelle consacra moins de temps à ses activités religieuses qu’à ses activités politiques, partageant avec son père des responsabilités gouvernementales. Charles Quint le tenait en haute estime, et Granvelle occupa beaucoup des charges de son père à la mort de ce dernier. En 1559, Philippe II nomma Granvelle conseiller et premier ministre de sa sœur Marguerite de Parme, régente des Pays-Bas, et il devint de fait le véritable chef du gouvernement de cette région. En 1559 toujours, il fut élu archevêque de Malines, puis cardinal en 1561. Après avoir été rappelé des Pays-Bas par Philippe II en 1564, et avoir passé un peu plus d’un an à Besançon, sa ville natale, Granvelle fut envoyé à Rome par le roi qui le nomma vice-roi de Naples de 1571 à 1575, où il joua un grand rôle dans les négociations qui débouchèrent sur la formation de la Sainte Ligue, qui remporta une victoire remarquable sur la flotte turque à Lépante en 1571. Rappelé en Espagne en 1575, Granvelle fut ministre de Philippe II en charge de la politique extérieure jusqu’à sa mort en 1586. Il semble bien que Granvelle ait projeté vers 1545 ou 1546 la création d’une grande bibliothèque complète digne d’un humaniste. Durant ces années trois faits déterminèrent l’étendue, la constitution et l’esthétique de la bibliothèque de Granvelle. D’abord, son bibliothécaire Antoine Morillon prépara en 1547 une liste de 1 200 éditions imprimées de textes grecs et latins, exposant ce qui devait, selon lui, constituer la bibliothèque d’un humaniste. Cette liste, l’ Index meliorum auctorum secundum artem, donnait des détails sur ce qu’une telle librairie devait contenir et pouvait servir de liste d’acquisitions. Ensuite, toujours en 1547, de nombreuses éditions imprimées de textes grecs, latins et italiens et de nombreux manuscrits grecs furent acquis et magnifiquement reliés dans plusieurs styles de reliure distinctifs à Venise, puis envoyés à Granvelle au nord des Alpes. Enfin, des principes d’ornementation des reliures furent élaborés et appliqués à la plupart des livres commandés à Venise. Ils déterminaient comment les livres seraient disposés sur les étagères : placés debout, côte à côte, la tranche visible, avec un titre en lettres d’or sur une étiquette de couleur peinte horizontalement sur la tranche. Morillon non seulement prépara l’ Index meliorum auctorum secundum artem mais il joua probablement aussi un rôle dans les deux autres étapes. Granvelle continua d’enrichir sa bibliothèque et joua un rôle de mécène auprès d’un grand nombre d’écrivains, d’imprimeurs et d’artistes durant sa carrière diplomatique. Bien que sa bibliothèque ait été largement dispersée durant les troubles aux Pays-Bas et après sa mort, la bibliothèque municipale de Besançon en conserve une partie représentative de ses livres et de sa correspondance.

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