2014
Cairn
Anne-Sophie Giraud, « Le corps embryonnaire et fœtal dans une approche relationnelle », Recherches familiales, ID : 10670/1.pagubz
L’anthropologie a longuement analysé la façon dont les techniques, notamment l’échographie et l’AMP (assistance médicale à la procréation), ont contribué à l’image de l’être prénatal comme « isolat », séparé en particulier du corps maternel. La personne, assimilée au corps embryonnaire, serait devenue une pure entité biologique isolée des relations sociales censées la conformer. Cependant, l’observation ethnographique des pratiques autour de l’AMP et de la mort périnatale nous révèle que l’être prénatal et son corps, loin de se limiter à de simples « données biologiques », sont toujours inscrits au sein d’un ensemble de relations sociales. Les façons de percevoir ce corps, de le décrire, de le qualifier et de le considérer, ne sont donc jamais indépendantes des liens actuels ou virtuels qui le relient aux différentes personnes en rapport avec lui, à tel ou tel titre, selon tel ou tel statut.