A museum by other means. Gilbert Delaine and the Dunkirk Museum of Contemporary Art : a social and artistic utopia developed in the heart of industry 1974 - 2013 Le musée autrement. Gilbert Delaine et le musée d’art contemporain de Dunkerque : histoire d’une utopie sociale et artistique conçue au coeur de l’industrie, 1974 - 2013 En Fr

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Date

13 décembre 2022

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Sciences Po




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Victor Vanoosten, « Le musée autrement. Gilbert Delaine et le musée d’art contemporain de Dunkerque : histoire d’une utopie sociale et artistique conçue au coeur de l’industrie, 1974 - 2013 », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10670/1.pawkfe


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Résumé En Fr

In the mid-1970s, Dunkirk was at the height of its economic expansion, during the thirty‑year period known as the "Trente Glorieuses". This was when Gilbert Delaine (1934‑2013), an engineer from Dunkirk, decided to create a museum of contemporary art. As he was neither a collector nor a wealthy industrialist, he founded his project on the principle of giving, making the museum a collective work based on the patronage of local industries, donations from artists and the involvement of the City of Dunkirk. This hybrid approach constituted an unprecedented way of establishing an art institution that challenged the foundations of the French cultural model. Inaugurated on December 4th 1982, the Museum of Contemporary Art stands at the crossroads of two eras, between the Malraux era and its Maisons de la Culture and the Lang years, which sought to reconcile art and the economy. Today, it appears as a laboratory for the new national policy followed from the 1980s onwards in favour of contemporary art and cultural decentralisation. Initiated in 1974 with the aim of making present-day art accessible to the workers of Dunkirk in particular, Delaine's project was a true social and artistic utopia. The economic crisis of the 1980s changed the meaning of the museum, which had been created to match the industrial infrastructure of the area. Closed in 1997, it reopened in 2005 under a new name, LAAC, Lieu d'Art et Action Contemporaine [Contemporary Art and Action Centre]. Today the museum questions the city's industrial memory and represents a promise for the future where the social vision of art that Delaine had designed as a new inclusive and participative evergetism is reinvented.

Au milieu des années 1970, Dunkerque est au faîte de son expansion économique qui a caractérisé la période des Trente Glorieuses. C’est à ce moment que Gilbert Delaine (1934‑2013), ingénieur dunkerquois, entreprend de créer un musée d’art contemporain. N’étant ni un collectionneur ni un industriel fortuné, il fonde son projet sur la logique du don qui fait du musée une œuvre collective résultant du mécénat des industries locales, des donations des artistes et de l’engagement de la Ville de Dunkerque. Ce fonctionnement hybride constitue un mode inédit de création d’une institution artistique qui remet en question les fondements du modèle culturel français. Inauguré le 4 décembre 1982, le musée se situe à la charnière de deux époques, entre l’ère Malraux et ses maisons de la culture et les années Lang qui veulent réconcilier l’art et l’économie. Il apparaît aujourd’hui comme un laboratoire de la nouvelle politique nationale menée à partir des années 1980 en faveur de l’art contemporain et de la décentralisation culturelle. Initié en 1974 dans le but de rendre l’art du présent accessible notamment aux ouvriers dunkerquois, le projet de Delaine fut une véritable utopie sociale et artistique. La crise économique des années 1980 a cependant modifié la signification du musée qui avait été créé à l’égal des infrastructures industrielles du territoire. Fermé en 1997, il a rouvert en 2005 sous un nouveau nom, le LAAC, Lieu d’art et action contemporaine. Il interroge aujourd’hui la mémoire industrielle de la ville et constitue une promesse d’avenir où se réinvente la vision sociale de l’art telle que Delaine l’avait conçue comme un nouvel évergétisme inclusif et participatif.

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