2023
Paul Landauer, « Ruin Revival », HAL-SHS : architecture, ID : 10670/1.paxbq5
L’héritage du xxe siècle – siècle durant lequel on a davantage construit et aménagé que durant tous les autres – est en très mauvais état. Nombre de sites sont aujourd’hui abandonnés et pollués. La question n’est plus : est-ce que cette matière déjà construite et aménagée va permettre de répondre à nos besoins ? Ni non plus : est-ce que cette même matière témoigne d’un passé dont il convient de préserver la trace ? Mais bien plutôt : que faire de cet excédent, dont la capacité de remémoration reste limitée, et qui restera sans usage ? C’est cette ruine contemporaine – ou encore à venir – que je voudrais décrire ici, en posant l’hypothèse d’un rapprochement possible entre l’esthétique du sublime et l’ethos de la réparation. Je l’aborderai suivant trois aspects : la ruine comme moyen de retisser les temporalités constructives ; la ruine comme manière de suppléer certaines organisations déficientes du quotidien ; et, enfin, la ruine comme incitation à renouer avec un des principes fondamentaux, et pourtant oublié de l’architecture : sa nature funéraire.