Les « techniques de réduction du malheur »

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Cet article interroge la fonction sociale des consultations souffrance au travail à la lumière des travaux de Jeanne Favret-Saada sur les pratiques de « désorcèlement » dans le bocage mayennais des années 1970. L’auteure tente une analogie entre le « désorcèlement » et les consultations souffrance au travail en tant qu’« institutions de rattrapage » qui dénonceraient un pervers narcissique ou encore un défaut de management ou d’organisation. La discussion propose un parallèle entre les « haines de famille », qui sont à l’origine des pratiques de » désorcèlement », et les « haines de classe », qui nourrissent les rapports de travail. La « technique de réduction du malheur » des consultations souffrance au travail serait une des modalités d’un supposé traitement psychosocial de la culpabilité inconsciente, résultant de la participation active et réprouvée du sujet à la reproduction des inégalités.

Techniques for Reducing MisfortuneThis paper questions the social role of suffering at work consultations in the light of Jeanne Favret-Saada’s work on disbewitchment practices in the Mayenne grove in the 1970’s. The author suggests an analogy between disbewitchment and suffering at work consultations as “adjustment institutions” denouncing either a narcissistic pervert or a failure of management or organisation. The discussion suggests a parallel between “family hatred” which is the cause of disbewitchment practices and “class hatred” sustaining relationships at work. The “technique for reducing misfortune” used by suffering at work consultations would be one of the modes of an alleged psychosocial treatment of unconscious guilt, resulting from the active and disapproved contribution of the subject to the reproduction of inequalities.

Las “técnicas de reducción de la infelicidad”Este artículo examina la función social de las consultas de sufrimiento en el trabajo a la luz de los trabajos de Jeanne Favret-Saada sobre las prácticas de desembrujamiento en el bosque de Mayenne durante los años 1970. La autora propone una analogía entre el desembrujamiento y las consultas de sufrimiento en el trabajo como “instituciones reparadoras” que denunciarían un perverso narcisista o un defecto de organización o gestión. La discusión hace un paralelismo entre los “odios de familia”, que se encuentran al origen de las prácticas de desembrujamiento, y “odio de clases” que alimentan las relaciones de trabajo. La “técnica de reducción de la infelicidad” de las consultas de sufrimiento en el trabajo serían una de las formas de un supuesto tratamiento psicosocial de la culpa inconsciente, resultado de la participación activa y desaprobada del sujeto en la reproducción de desigualdades.

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