4 juin 2018
G. Mathias Kondolf et al., « Connectivity of urban rivers and environmental justice », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.pc1c8q
La multiplication des projets de revitalisation des berges urbaines, notamment dans les pays développés, alimente la réflexion sur les relations entre les villes et leurs cours d’eau. Comment les rivières ont-elles influencé le développement urbain ? Comment les villes ont-elles appréhendé leurs cours d’eau depuis le XIXème siècle ? Et dans quelle mesure les relations spatiales villes-rivières contraignent-elles et favorisent-elles la connectivité entre les populations et leurs cours d’eau ? Tantôt célébrés pour la revitalisation de centres urbains négligés et tantôt critiqués pour la marginalisation d’habitants et d’activités, ces projets soulèvent des questions sur ce qui constitue la « restauration » des cours d’eau dans les villes, sur le degré de réhabilitation des processus naturels et des valeurs écologiques, et sur la durabilité des bénéfices écologiques qui sont rétablis dans de tels contextes. Ces projets sont lus au prisme du cadre théorique de la connectivité sociale – dans ses dimensions longitudinales, latérales et verticales –, en nous concentrant sur les exemples du Rhône et de la Saône à Lyon, mais aussi en faisant des comparaisons avec d’autres fronts d’eau urbains à travers le monde. Nous étudions en particulier comment ces projets ont affecté les pratiques (qui dépendent inégalement de l’eau), en soulignant les implications en termes de justice environnementale que suscitent les déplacements des anciens usages et leur remplacement par de nouveaux usages.