Zhou Zuoren (1885-1967) et les fantômes

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2017

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Georges Bê Duc, « Zhou Zuoren (1885-1967) et les fantômes », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.pdymmy


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Résumé Fr

Si lors du mouvement du 4 Mai, le personnage du fantôme est chassé de la littérature, sa métaphore est couramment utilisée par ses promoteurs – parmi lesquels Zhou Zuoren – pour dénoncer l’arriération culturelle ou bien ceux qui s’opposent au changement. Pourtant, ce dernier en fait un usage peu orthodoxe en s’en servant éventuellement contre ces mêmes promoteurs. Mais pour lui, bien plus qu’une figure rhétorique commode pour dénoncer les tares des contemporains, le fantôme est le révélateur d’une pensée sauvage enfouie dans nos sociétés, un objet anthropologique digne d’étude. C’est à ce titre qu’il entreprend de consigner des récits de revenants, ou de tenter des comparaisons. Le fantôme en littérature l’intéresse aussi. Les deux approches – anthropologique et littéraire – se complètent : l’anthropologie (de type frazérienne) dévoile l’arriération des hommes (« le démon au fond de l’homme »), l’approche littéraire exprime les aspirations humaines (« l’homme au fond du démon »). Que cela soit pour désigner (les adversaires, les tares des contemporains) ou bien pour révéler (la pensée sauvage, les aspirations humaines), il s’agit toujours d’un usage transitif du fantôme. C’est autre chose que l’on vise. Mais là ne s’arrête pas l’intérêt de Zhou Zuoren pour les revenants. On peut même dire qu’avant même cette approche intellectuelle, il y a chez lui un goût (quwei 趣味) une attirance, un penchant pour eux. Aussi les fantômes prennent-ils deux aspects sous sa plume : hauts en couleurs lorsqu’il s’agit de dresser des typologies et d’amorcer des comparaisons, réduits à l’appellation générique gui (鬼) ou au verbe substantivé chonglai (重来) « [celui qui] revient ») lorsque est exprimée une fascination pour le revenant. Pour Zhou Zuoren en effet, le fantôme n’est jamais aussi effrayant que mêlé incognito aux humains, et le seul acte transgressif de « revenir » suffit à susciter l’effroi.

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