9 septembre 2010
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Bénédicte Auvray, « Tourism in the Maldives : experiencing the difference from the Maldives », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.peq7cs
Selon l'organisme maldivien en charge du tourisme (Maldives Tourism Promotion Board), les Maldives sont la destination rêvée des touristes en lune de miel en attente d'un paradis blanc sable et bleu lagon, des plongeurs ou des Robinson Crusoë en herbe. Il s'agit d'ailleurs de la représentation des Maldives à l'international. Le moteur de ce développement touristique est la ségrégation : les touristes sont censés passer leur temps dans de luxueux complexes hôteliers alors que les Maldiviens vivent uniquement sur des îles destinées à la vie locale. Etant donné ce phénomène de séparation socio-spatiale, il est difficile de dire que les tourists visitent le pays. On dira plus aisément et plus justement qu'ils font l'expérience d'une destination. L'île-hôtel maldivienne est un modèle d'enclavement multi-scalaire et qui concerne différents publics. Ce mode de développement touristique permet aux touristes de maintenir leur mode de vie dans un cadre paradisiaque tandis qu'une hypothétique contamination culturelle de l'identité maldivienne est contenue au sein des complexes hôteliers. De fait, le personnel hôtelier est l'unique catégorie de personnes à faire l'expérience de cette frontière entre deux mondes, en vivant dans tant dans les îles-hôtels qui sont leur lieu de travail que dans les îles locales, leur foyer initial. L'île-hôtel est une construction sociale, spatiale et politique où vient prendre corps l'imaginaire exotique. De plus, il s'agit de lieux clos où l'enclavement, le retranchement ont différents unsages : d'une part il s'agit de mettre en scène un complexe hôtelier pour offrir un cadre paysager et culturel au-delà de la réalité quotidienne, et d'autre part, l'enjeu est d'éviter le côtoiement entre les touristes et les Maldiviens (à l'exclusion notable du personnel des îles-hôtels).