A l’heure des choix post-bac : Les jeunes de l’espace périurbain sont-ils victimes d’injustice spatiale ?

Résumé Fr

La thématique de la justice spatiale constitue un objectif prioritaire souvent affiché dans les politiques territoriales. Pourtant, il apparaît qu’elle semble se heurter à des limites géographiques et mentales quand il s’agit de permettre à tous d’accéder à des études supérieures. Si la fréquentation d’un établissement d’enseignement secondaire est facilitée en France par un maillage régulier du territoire par les lycées et la mise en place par les Conseils Généraux de moyens de transport pour véhiculer les jeunes vers leur centre de formation, dans le cadre de l’obligation de scolarité, la poursuite d’études supérieures n’est pas aussi évidente. La localisation résidentielle périurbaine semble avoir un impact sur l’avenir post-bac des jeunes. De même, ces adolescents sont triplement dans un état d’ « entre deux » à la fois par l’âge qu’ils vivent (entre l’enfance et l’âge adulte), par le fait qu’ils habitent dans des communes qui ne ressemblent ni à la campagne, ni à la ville et aussi parce qu’ils sont très souvent issus des classes moyennes (« Les petits moyens »). Très peu de moyens de transports sont mis à leur disposition et envisager d’aller faire des études dans une ville universitaire constitue un cap à franchir (tant au niveau mental que matériel) à défaut d’avoir acquis une autonomie en termes de mobilités et de modes de vie. Jusque là, les déplacements de ces jeunes, ne disposant de moyens de transport propres, se sont faits de manière organisée (cars de ramassage scolaire) ou accompagnée (« Parents taxis », covoiturage).En quoi la localisation résidentielle périurbaine a-t-elle un impact sur l’avenir post-bac des jeunes? Peut-on dire que les jeunes de l’espace périurbain sont victimes d’injustices spatiales à l’heure des choix post-bac ? En quoi ces choix post-bac sont-ils révélateurs de leur rapport à l’Ailleurs ?Pour explorer ces pistes, deux types de démarches ont été menées : l’exploitation de la base APB d’un lycée du nord de l’Yonne et la conduite d’entretiens semi-directifs auprès d’élèves de terminale, d’étudiants de première année (BTS, université, CPGE...) inscrits en Ile-de- France et en Bourgogne. Les sources traitées, comme les enquêtes entreprises, ont permis de tracer le profil-type des vœux formulés par les jeunes de l’espace périurbain (comparé à ceux des jeunes de l’espace urbain ou rural) et d’analyser le décalage entre les vœux formulés et leur réalisation. Les entretiens ont permis d’éclairer leurs choix et d’avancer quelques pistes d’explication.

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