2018
Cairn
Christian Topalov, « Les mondes sociaux de la charité parisienne en 1900 », Histoire urbaine, ID : 10670/1.pfj6de
On utilise l’analyse de réseaux pour dresser une carte des mondes de la charité parisienne, de façon à en donner une vision d’ensemble sans jamais perdre de vue les individualités qui les composent. Un modèle simplifié est construit en sélectionnant les personnes qui sont recensées dans les répertoires charitables comme jouant un rôle majeur dans au moins deux œuvres différentes. On définit comme un lien entre deux personnes le fait d’être affiliées à une même œuvre, et la chaîne de ces liens dessine une représentation du réseau charitable parisien. Celui-ci est divisé en diverses régions : celles de l’archevêché, des confessions protestante et israélite, de l’ establishment réformateur, des œuvres semi-officielles de la haute bourgeoisie titrée des régimes précédents, de la bienfaisance républicaine, enfin. Ces régions sont toutefois interconnectées par une série d’institutions et de personnes qui sont précisément identifiées et dont on propose une typologie. Cette cartographie sociale permet de comprendre pourquoi la charité parisienne constituait une zone de trêve, voire de coopération entre les deux camps dont le conflit avait l’Affaire Dreyfus pour terrain et symbole.