Ce que la dangerosité fait aux pratiques.Entre soin et peine, une comparaison Belgique-France

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Camille Lancelevée et al., « Ce que la dangerosité fait aux pratiques.Entre soin et peine, une comparaison Belgique-France », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.phfryh


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Le danger n'est pas une notion spécifique au champ pénal, tout comme le risque, qui est aussi utilisé dans le domaine industriel ou de l'environnement. On constate cependant une certaine unanimité des scientifiques (sociologues, historiens, psychiatres, juristes) autour de l'aspect flou et ambigu de la notion de dangerosité et de son caractère non scientifique. La notion de " dangerosité " en tant que telle n'a, comme la violence, " pas de contenu précis, même si tout un chacun en a une représentation spontanée " (Chauvenet, et al., 2008) et on pourrait ironiser avec Michel Bénézech qui explique en ouverture de l'ouvrage collectif sur les dangerosités (Bénézech et al., 2004) : " qu'il n'y a rien de plus dangereux qu'un lit puisqu'environ 90% des personnes y passent de vie à trépas. " Les professionnels insistent fréquemment sur le caractère impraticable de la notion : ainsi l'ouvrage collectif sus-cité (Bénézech et al., 2004) détricote " les dangerosités " en une typologie à trois branches : dangerosité criminologique (risque de récidive), psychiatrique (dangerosité pour soi ou pour autrui du fait de troubles mentaux), et carcérale (comportements violents dans l'univers pénitentiaire). Pour éviter d'essentialiser cette notion " séculaire et mutante " (Danet, 2009), nous considérons ici la dangerosité comme l'objet d'une (re)construction constante, la question étant de comprendre comment cette construction a pu être possible, comment elle a réussi à s'inscrire dans un dispositif institutionnel, mais également comment elle est devenue bien " réelle ", présente et pesante pour les acteurs de l'univers pénitentiaire. Construction sociale, cette catégorie a cependant des effets de réel : elle contribue à catégoriser des individus, à transformer des espaces institutionnels, à insuffler des dynamiques et des temporalités de prise en charge, à favoriser certaines pratiques professionnelles. Que fait la dangerosité aux pratiques? Pour répondre à cette question, nous mettons dans un premier temps en regard les systèmes institutionnels belge et français, dont les évolutions en miroir nous informent sur la prégnance des questionnements autour de la dangerosité dans ces deux pays. Puis nous nous appuyons sur les enquêtes menées dans les univers pénitentiaires français et belges pour mettre en évidence des questionnements professionnels similaires, fortement focalisés sur la place et le rôle du savoir psychiatrique.

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