21 décembre 2023
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Nina Sylvanus, « Un port ancré dans l’histoire, une histoire ancrée : circulations, passé et présent », Anthropologie & développement, ID : 10670/1.piawwu
Le Togo, petit pays entrepôt qui a longtemps été une zone économique frontalière importante du golfe de Guinée, est devenu un pôle maritime majeur du couloir côtier qui relie Abidjan à Lagos, en passant par Accra, Lomé et Cotonou. Sa capitale, Lomé, abrite aujourd’hui l’un des principaux ports de transbordement maritime de conteneurs d’Afrique de l’Ouest. Ce complexe portuaire a en outre connu des changements notoires en termes de gouvernance, passant d’une gestion étatique centralisée à une privatisation de ses installations, ce qui a créé un espace vacant dans lequel s’est inséré le capital d’entreprise, avec pour conséquence de limiter les capacités de l’État comme de la main-d’œuvre à réguler ce dernier. Pourquoi le Togo, une nation relativement marginale d’Afrique de l’Ouest caractérisée par un manque notable en ressources naturelles, apparaît-il si attractif pour le capital maritime mondial ? Se présentant comme une « analyse depuis le Sud », cet article étudie les transformations du port de Lomé – son essor en tant que pôle majeur en Afrique, autant que les limites de son développement – en l’envisageant comme un exemple historique du rapport agité entre la gouvernance postcoloniale, l’État, le travail et le capital mondial contemporain.