2014
Cairn
Christian de Visscher et al., « La réforme de l'administration fédérale belge 10 ans après : Quel équilibre entre l'autonomie opérationnelle des tops managers et l'encadrement effectué par les départements ministériels horizontaux ? », Revue Internationale des Sciences Administratives, ID : 10670/1.pidltl
Suite à la réforme Copernic, les hauts fonctionnaires fédéraux belges sont dorénavant nommés pour un mandat à durée déterminée et encadrés par des plans de management. Le présent article a pour objectif d’évaluer l’impact de l’introduction du système des mandats sur l’autonomie des fonctionnaires dirigeants vis-à-vis des départements horizontaux chargés du budget d’une part, et des ressources humaines d’autre part, dans l’administration fédérale en Belgique.S’appuyant sur l’approche dite des « incohérences », l’article se concentre succinctement sur trois incohérences : interne, discursive et contextuelle. L’analyse de ces incohérences confirme une des formes de « tricherie » dans les relations entre ministres et hauts fonctionnaires énoncées par Hood et Lodge (2006), à savoir que les premiers nommés peuvent être enclins à réduire la marge discrétionnaire des seconds en maintenant les dispositifs, formels ou informels, de contrôle sur le mise à disposition des ressources.Remarques à l’intention des praticiensUne plus grande autonomie managériale pour les hauts fonctionnaires, telle que prônée par la NGP, ne peut aboutir sans une transformation des modes de fonctionnement traditionnels de la relation politico-administrative accompagnant les réformes structurelles. La faible autonomie des hauts fonctionnaires ne provient pas tant de la « contractualisation » des relations, que du manque de loyauté de la part de cette dernière dans la mise en œuvre de telles réformes. Dans le cas étudié, la responsabilisation et l’autonomisation des hauts fonctionnaires sont dépendantes d’une réforme de la « pyramide » du contrôle et du développement des activités d’audit interne.