2012
Cairn
Jens Woelk, « Identity-Diversity and the Territorial Dimension in the Western Balkans », L'Europe en Formation, ID : 10670/1.piqwrw
La création des États-nations dans les Balkans occidentaux après le démantèlement de la Yougoslavie a donné lieu à une plus grande demande de prise en compte de la diversité. Ce paradoxe s’explique par divers facteurs : malgré la tragédie de la violence ethnique et les tentatives de « nettoyage ethnique » durant les années quatre-vingt-dix, il n’y a pas eu d’homogénéisation de la population et la diversité est toujours la caractéristique de la plupart des (nouveaux) États dans la région. La nécessité de garantir la stabilité régionale pour les États, mais également l’importance d’assurer un vivre-ensemble pacifique dans la diversité comme indicateur d’un système démocratique vraiment pluraliste, ont conduit à différentes formes d’intervention de la part de la communauté internationale, poursuivies par la conditionnalité européenne. La principale variable que l’on peut identifier dans une étude comparée est l’utilisation du territoire pour accommoder la diversité (ethnique). En suivant le modèle d’État-nation d’Europe centrale et orientale, l’identification des groupes avec un territoire spécifique a souvent conduit à des aspirations nationalistes exclusives et à la violence ethnique ; le défi d’aujourd’hui est d’assurer la diversité, par exemple les droits de l’homme et les revendications des groupes, à l’intérieur d’un cadre territorial stable.