Territoires de la violence, territoires des ONG : Quelle (in)cohérence ? Territories of violence, territories of NGOs : what (in) coherence? 0 1

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Djems Olivier, « Territoires de la violence, territoires des ONG : Quelle (in)cohérence ? », Octaviana, ID : 10670/1.pjkd3t


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Au lendemain de la chute du président Jean-Bertrand Aristide, en février 2004, le chaos s’est de nouveau installé en Haïti. Le pays a connu une situation de terreur caractérisée par la multiplication de groupes armés dans divers quartiers pauvres de la capitale et de quelques villes de province. Ces groupes armés étaient animés par des motivations diverses. D’un côté, des partisans du président Aristide ont pris les armes pour exiger le retour de leur leader ; tandis que de l’autre côté, des ex-militaires ont repris le contrôle de leurs anciennes casernes transformées en commissariats de police après le démantèlement l’armée en 1995. Ils ont essayé d’exercer des fonctions de police en effectuant des patrouilles de routine dans des véhicules immatriculés « Service de l’Etat », et en procédant à des arrestations jugées illégales par des organismes de droits humains. Tout en réclamant le paiement de plusieurs années de salaire, ces anciens soldats ont même menacé de se soulever contre le gouvernement intérimaire ayant succédé au président Aristide. Cette situation de chaos généralisé a été profitable à des réseaux de narcotrafiquants et des gangs armés opérant dans les quartiers précaires de Port-au-Prince. Il a régné dans le pays une véritable confusion entre la violence politique et les actions criminelles à motivation économique. On a donc constaté une exploitation politique de cette situation de chaos où même les délits non politiques sont attribués aux partisans zélés du président Aristide. Des acteurs internes et externes ont été appelés à la rescousse afin d’instaurer un climat de paix dans le pays et d’accompagner le gouvernement provisoire dans la réalisation de nouvelles élections. Parmi ces acteurs figurent les ONG et les agences internationales d’aide au développement. Cette thèse explore les processus ayant permis aux ONG de pouvoir évoluer dans les quartiers contrôlés par des groupes armés, tout en questionnant les modes d’émergence de ces territoires de la violence. In the aftermath of the forced departure of elected President Jean-Bertrand Aristide in February 2004, chaos once again settled in Haiti. The country has experienced a situation of terror characterized by the proliferation of armed groups in various poor neighborhoods of the Haitian capital and some provincial towns. These armed groups were motivated by grievances of various sorts. On the one side, supporters of the former President took up arms to demand his return; while on the far side, ex-soldiers regained control of their former barracks which were transformed into police stations after the dismantling of the Armed Forces in 1995. They tried to execute the duties of the police officers by carrying out routine patrols in vehicles registered with the State Service, and making arrests deemed illegal by the Human rights NGOs. These members of the former FAD’H, who demanded back-payment of several years of salary, even threatened to rise up against the Interim Government, installed after the departure of Aristide.This situation of generalized chaos has been exploited by various criminal networks, including drug traffickers and armed gangs operating in the precarious districts of Port-au-Prince. There has been a real confusion in the country between political violence and economically motivated criminal actions. A political exploitation of this situation described above has been observed, to the point that even non-political crimes are attributed to the loyal supporters of President Aristide. Internal and external actors have been mobilized to establish a climate of peace in the country and to support the Haitian Government in the holding of new elections. The NGOs and the International development assistance Agencies had been among these mobilisable actors. This dissertation examines the processes enabling NGOs to be able to intervene in neighborhoods controlled by armed groups, while questioning the modes of emergence of these territories of violence.

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