Partir : pour quoi faire ? De quelques « méthodes » et « arts de voyager » aux XVIe et XVIIe siècles

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2018

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Alain Guyot et al., « Partir : pour quoi faire ? De quelques « méthodes » et « arts de voyager » aux XVIe et XVIIe siècles », HAL-SHS : littérature, ID : 10.52497/viatica984


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Résumé Fr

Note des auteurs1 Le XVI e siècle voit éclater peu à peu les frontières de l'ancien monde. Quelles que soient les préventions de l'Église romaine à leur égard, les travaux de Copernic, Kepler et Galilée imposent lentement dans les esprits le système héliocentrique. En cette période de doute et de transformation, la Terre perd certes sa place au centre de l'univers, mais elle révèle également, à sa surface, des espaces inconnus jusqu'alors et susceptibles d'être explorés. Les érudits et les savants s'éloignent résolument du vieux système ptoléméen pour redécouvrir une autre conception de la géographie, plus descriptive : celle de Strabon, soucieuse de l'histoire des peuples et des régions. Montaigne témoigne des interrogations qui assaillent l'homme de la Renaissance, et il analyse la difficile situation à laquelle l'érudit se trouve alors confronté : Ptolemeus, qui a esté un grand personnage, avoit estably les bornes de nostre monde : tous les philosophes anciens ont pensé en tenir la mesure, sauf quelques Isles escartées, qui pouvoient eschapper à leur cognoissance : c'eust esté pyrrhoniser, il y a mille ans, que de mettre en doubte la science de la Cosmographie, et les opinions qui en estoient receues d'un chacun ; c'estoit heresie d'avouer des Antipodes : voilà de nostre siecle une grandeur infinie de terre ferme, non pas une isle, ou une contrée particuliere, mais une partie esgale à peu près en grandeur, à celle que nous cognoissions, qui vient d'estre descouverte. Les Geographes de ce temps, ne faillent pas d'asseurer, que meshuy tout est trouvé et que tout est veu ; Nam quod adest praesto, placet, et pollere videtur. Sçavoir mon si Ptolémée s'y est trompé autrefois, sur les fondemens de sa raison, si ce ne seroit pas sottise de me fier maintenant à ce que ceux-cy en disent : Et s'il n'est plus vray-semblable, que ce grand corps, que nous appelons le monde, est chose bien autre que nous ne jugeons2. Le doute devient le moteur de l'investigation géographique, tandis que le voyage, jusqu'alors sujet à controverse entre érudits, fidèles à leur cabinet de travail, et pragmatiques, adeptes d'une cosmographie éprouvée sur le terrain, s'affirme progressivement comme l'un des instruments de l'investigation3. Les enquêtes topographiques et climatiques viennent appuyer les études de moeurs, d'histoire et de politique4, tandis que la connotation presque exclusivement religieuse de l'itinerarium s'efface devant la multiplicité des objectifs poursuivis dans le cadre d'un périple.

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