2018
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info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.3917/rfas.184.0075
Victor Amoureux et al., « Le financement par cotisations freine-t-il la redistribution ? Une analyse en comparaison internationale », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10.3917/rfas.184.0075
L’universalité des droits est généralement présentée comme contradictoire avecun financement par cotisations sociales : celles-ci seraient par nature régressives,notamment en raison de plafonnements, et devraient financer exclusivement desdroits contributifs ; à l’inverse, un financement par l’impôt sur le revenu (IR) seraitdavantage progressif et pourrait financer des droits universels. À partir d’une basede microdonnées comparatives à l’échelle des ménages (LIS, 22 pays de l’OCDE),nous remettons en perspective cette opposition a priori. D’une part, notre analysemontre que les cotisations sociales sont globalement redistributives : ainsi, descotisations élevées n’entraînent pas une moindre redistributivité. D’autre part, lescotisations sont en réalité complémentaires à l’IR dans la réduction des inégalitéstout au long de la distribution des revenus. En bas de la distribution des revenus, les cotisations compriment les inégalités par une progressivité marquée – en combinant effets de barème et d’assiette – et, lorsque les cotisations deviennentrégressives (souvent tardivement dans l’échelle des revenus), l’IR prend le relaisde la compression des inégalités.