Le couple aptus-praestantia dans l’Éthique de Spinoza

Résumé Fr En

L’article entend montrer que la notion d’ aptus et la notion de praestantia, au scolie de la proposition 13 de la seconde partie de l’ Éthique, constituent un couple remarquable non anodin, parce qu’en partie repris à Hobbes. Après avoir analysé la teneur de cette reprise, depuis l’œuvre du philosophe anglais, dans le vocabulaire spinoziste, nous avançons que l’aptitude ne peut pas être comprise comme une valeur rapprochée de la puissance optimale, telle qu’elle a parfois été interprétée mais plutôt comme une position gnoséologique favorable vis-à-vis des causes extérieures contrariantes que sont les circonstances, et que l’on pourrait assimiler à une forme de complexité au sens contemporain.

The present paper intends to show that the notions of aptus and praestantia, in Spinoza’s Ethics, Part II, scholia of proposition 13, make a noteworthy pair, partly taken from Hobbes. After analysing the extent of that repeat, from the English philosopher’s work to the Spinozist vocabulary, it is argued that aptitude cannot be understood as an approximation of optimal power (as it used to be construed), but rather as an epistemological position in favor of external and constraining causes made by circumstances, which in turn could be understood as a kind of complexity in the contemporary sense.