info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Claude Meidinger, « Culture cumulative, apprentissage social et réseaux sociaux », HAL-SHS : économie et finance, ID : 10670/1.ply79f
Les discussions concernant l'existence d'une culture chez les espèces non humaines ont eu tendance à se focaliser sur la question de savoir si, en dehors de l'espèce humaine, les espèces animales disposent d'une complexité cognitive suffisante pour imiter autrui. Imiter, chez beaucoup d'auteurs, est réservé à un processus cognitivement sophistiqué, dépendant d'une représentation fonctionnelle abstraite d'un problème et de sa solution, ce dont les espèces animales non humaines ne semblent pas disposer. Cependant, l'évolution rapide de performances cognitives et d'inventions complexes chez les êtres humains caractérisant une évolution culturelle cumulative ne saurait s'expliquer uniquement par une amélioration du taux d'innovation de l'apprentissage individual et (ou) de l'efficacité d'un processus d'imitation. Une telle évolution cumulative dépend également d'une organisation sociale plus étendue au sein de groupes d'individus se traduisant par une augmentation de la taille des réseaux sociaux. Les simulations présentées ici illustrent en quoi la prise en compte de la taille des réseaux sociaux jointe à celle de la diversité des modes d'apprentissage permettent de mieux comprendre les transitions majeures susceptibles de s'être produites lors de l'évolution culturelle des primates et des humains.